Vue du pont et de la plaine de Jambes
© Musée royal de l’Armée.

Vue de la vallée en amont du pont de Jambes
© Musée royal de l’Armée.

Un nouveau musée à Namur ?
Le journal Vers l’avenir a révélé le 14 juillet dernier le rapatriement dans la capitale wallonne du Panorama de la Meuse. Cédric Flament décline son article en plusieurs titres Citadelle de Namur : un trésor est de retour ! / Classer, restaurer, mettre en valeur / Le panorama de la bataille de la Meuse : un monument. Tout est résumé en quelques mots mais encore …

Bref historique
Le 15 juin 1936, le Conseil communal de Namur décide d’accorder une concession à la Société Panorama de la bataille franco-belge sur la Meuse en 1914 pour exposer l’œuvre du peintre A. Bastien à la Citadelle. Le peintre entame la réalisation du panorama (en réalité un diorama car la conception est rectangulaire et non circulaire) et le travail est assez rapide puisque l’inauguration se déroule le 1er mai 1937. Cette toile de 8m50 de haut et de 72 m de long (soit 600 m2) montre 60 km de panorama de la bataille de la Meuse. Parmi les scènes caractéristiques, on peut citer la mobilisation au pays de Liège, la retraite des armées franco-belges à Namur et les principaux secteurs de la Meuse belge.
Le panorama est visible jusqu’en 1940, époque où les Allemands altèrent partiellement l’œuvre. Durant la guerre, la toile est roulée et entreposée dans les locaux du Théâtre de Verdure. En 1952, la Ville de Namur l’offre au Musée royal de l’Armée mais elle ne sera jamais présentée au public.

L’artiste
Alfred Bastien (1873-1955) est un peintre de natures mortes, de scènes de genre, de paysages et de forêts. Il étudie aux académies de Gand (élève de J. Delvin) et de Bruxelles (élève de J. Portaels). Au cours de ses voyages à Paris, il découvre G. Courbet et E. Delacroix et expose au Salon de la Société Nationale. A. Bastien décroche le Prix Donnay (1894) et le Prix Godecharle (1897). Il est membre fondateur à Bruxelles du groupe Le Sillon.
Après 1897, il voyage en Egypte, en Algérie, au Sahara. En 1911, il est chargé par le Gouvernement d’édifier un panorama du Congo. Il présente l’œuvre en 1913 à l’Exposition Universelle de Gand. Ses voyages le mènent ensuite aux Indes, au Japon, en Amérique. De retour à Bruxelles en 1914, il s’engage comme volontaire durant la Première Guerre mondiale et rencontre à Nieuport le roi Albert qui lui commande le Panorama de l’Yser 1914-1918. A. Bastien est professeur à l’académie de Bruxelles de 1927 à 1945 avant de devenir directeur.

Le retour du Panorama
La nouvelle histoire du Panorama de la Meuse commence voilà un an et demi. Ma collègue chargée de la section des peintures au Musée royal de l’Armée me contacte pour que je serve d’intermédiaire auprès des autorités namuroises afin de les éclairer sur l’œuvre du peintre A. Bastien. Dès lors M. Bernard Dethier, vice-président de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles de la Région wallonne, et moi-même avons multiplié les visites à la caserne de Zutendael où est momentanément déroulé le Panorama de la Meuse. Des représentants du monde scientifique, du secteur de la protection du patrimoine et du Collège communal de Namur ont fait le voyage. Les avis sont unanimes, la toile doit revenir à Namur. Le Collège a déjà pris des dispositions dans ce sens et envisage son redéploiement dans les bâtiments d’origine construits sur l’ancienne lunette du centre à la Citadelle par l’architecte Léonce Lebrun.

Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes

Pour en savoir plus
Voir J. Marchal, Les panoramas, Namur, 2005.