Félix Rousseau et Ernest Montellier
Coll. Bibliothèque de la Société archéologique de Namur. Fonds Ernest Montellier.

Ernest Montellier en 1945
Photographie de Piron à Namur.
Namur, Musée provincial des
Arts anciens du Namurois.
Coll. Bibliothèque de la Société archéologique de Namur. Fonds Ernest Montellier.

Félix Rousseau (1887-1981) en 1957
Photographie dédicacée à Ernest Montellier.
Namur, Musée provincial des
Arts anciens du Namurois.
Coll. Bibliothèque de la Société archéologique de Namur. Fonds Ernest Montellier.

Félix Rousseau sur la Pierre de Vérité
face à Ernest Montellier
Page de couverture du magazine
La Meuse Namur de poche de janvier 1962.
Namur, Musée provincial des Arts anciens
du Namurois.
Coll. Bibliothèque de la Société archéologique de Namur. Fonds Ernest Montellier.

À l’initiative du Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes, le Conseil communal de Namur a adopté la proposition d’appellation de deux nouveaux squares à Jambes. Il s’agit du square Montellier situé à proximité du pont de Luxembourg et du square Rousseau jouxtant la résidence Beaulieu. Tous deux sont situés rue Mazy et regardent la Meuse, ce fleuve qui a tant compté pour ces deux Namurois.
Un hommage sera rendu à E. Montellier et F. Rousseau, dans leur square respectif, par les autorités communales, provinciales, régionales et le Syndicat d’Initiative de Jambes ce 18 septembre 2008 dans le cadre des fêtes de Wallonie. Dans ce contexte, le Musée provincial des Arts anciens du Namurois et la Société archéologique de Namur organisent une importante exposition intitulée Ernest Montellier (1894-1993). Le semeur de joie. Cette exposition inédite, conçue principalement sur base d’archives, de bustes, de médailles et autres documents déposés par les familles Montellier et Keffer à la Société archéologique, se tiendra à la Maison de la Culture de la Province de Namur du 27 août au 21 septembre 2008. Une importante publication sortira de presse pour la circonstance.
Rousseau et Montellier sont deux noms qui ont compté à Namur et bien au-delà de la cité mosane. Félix Rousseau (1887-1981) est né à Salzinnes le 14 janvier 1887, fils d’un négociant en gros en droguerie et d’une mère d’origine polonaise. Sous l’influence de son parrain, membre du chapitre de la cathédrale Saint-Aubain, il entreprend des études d’histoire à Namur et à Liège où il obtient un doctorat le 9 octobre 1909. Médiéviste, spécialisé en paléographie, il fait toute sa carrière aux Archives de l’État en commençant par Mons (1909) pour terminer par Namur (1952). En 1942, il instaure un cours de folklore wallon à l’Université de Louvain et l’année suivante est chargé du cours de paléographie du Moyen Âge à l’Université de Liège. Il compte de nombreuses publications à son actif. Il fut membre de l’Académie royale de Belgique et de nombreuses commissions. Jean Bovesse signale qu’Il fut partout et toujours un homme de contact, chaleureux, encourageant les chercheurs, suggérant des travaux sans rien imposer pourvu qu’il s’agisse de sa chère Wallonie, traversée par cette Meuse, axe et lien entre Saône et Rhin, entre la romanité et la germanité.
Ernest Montellier (1894-1993) familièrement Li Nèsse est né à Sart d’Avril (Noville-les-Bois) le 21 février 1894. Doué pour la musique, il entreprend des études de solfège et de violon à l’Académie de Namur. Ensuite, il étudie l’harmonie au Conservatoire de Liège sous la direction de Joseph Jongen. En 1909 déjà, E. Montellier devient premier violon dans l’orchestre du Théâtre de Namur. Après la guerre, il est professeur de musique au Conservatoire de Namur, à l’Académie d’Auvelais, à l’Institut technique de l’État (actuellement Institut Félicien Rops) et même à l’Athénée. E. Montellier devient chef d’orchestre au Théâtre et dès 1930 à la Société royale Moncrabeau dont il assure la direction et la présidence pendant de nombreuses années. Musicologue et compositeur, E. Montellier écrit plus de 80 chansons wallonnes, plusieurs messes en wallon et publie la musique qui accompagne des textes de plusieurs poèmes patoisants. Il publie plusieurs articles de musicologie basés sur des recherches archivistiques patientes. Il s’impose partout avec autorité et bonhomie, se faisant respecter par tous, pratiquant à merveille l’art de l’amitié.
Félix Rousseau a connu les honneurs académiques, Ernest Montellier ceux des autorités publiques namuroises qui l’ont gratifié de la Gaillarde d’argent et du Prix Blondeau. Ils ont exercé une influence déterminante sur la vie culturelle, sur cette vie de l’esprit cristallisée autour de la connaissance, de la compréhension, de la conscience intime des valeurs intrinsèques de l’humanité, de son environnement, de son évolution, valeurs dont le terroir local est le meilleur révélateur (C. Douxchamps-Lefèvre).

Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes

Pour en savoir plus :

Fr. Jacquet-Ladrier (sous la dir.), Dictionnaire biographique namurois, numéro spécial de la revue Le Guetteur Wallon, nos 3-4, 1999, pp. 181, 205-206.
E. Montellier :
M. Harcq, Nesse, enfance et jeunesse d’Ernest Montellier, Namur, s.d. (1995) ; J. Toussaint (sous la dir.), Ernest Montellier (1894-1993). Le semeur de joie, coll. Monographies du Musée provincial des Arts anciens du Namurois, 37, Namur, 2008.
F. Rousseau :
J. Bovesse, Félix Rousseau (1887-1981), dans Annales de la Société archéologique de Namur, t. 62, 1982, pp. 7-67 ; J.-P. Hiernaux, Félix Rousseau (1887-1981), dans Dialogue, n° 20, mars 1994, pp. 4-6.