Le Commandant A.-J. Tilot

Plaque de rue apposée sur le mur de la maison située à l’angle de la rue Commandant Tilot
et de la rue d’Enhaive

Plaque de rue apposée sur le mur de la maison située à l’angle de la rue Commandant Tilot
et de la rue Mazy

La rue Commandant Tilot photographiée
de l’avenue Prince de Liège

La rue Commandant Tilot photographiée
de la rue Mazy

Trop souvent lorsque l’on parcourt les rues d’une ville, on ignore la signification des noms qu’elles portent. L’on pourrait effectuer un micro trottoir pour récolter quelques informations auprès des Jambois sur la dénomination des rues reprenant des noms de familles réputées mais trop vite oubliées. Le résultat serait sans doute désolant car peu donneraient des renseignements sur Ernest Antoine, le lieutenant Raymond Binamé, Henri Burniaux, le baron Valéry de Coppin, Jean de Flandre, Philippe de Francquen, le baron de Lhoneux, le major Delcourt, le lieutenant Henri Duhainaut, Jean Gilson, le capitaine Jomouton, Louis Kefer, H. Lambin, Charles Lamquet, le major Mascaux, Roger Mottiaux, Victor Nonet, Charles Philippart, Renée Prinz, François Tillieux, Arthur-Joseph Tilot, Joseph Wauters et bien d’autres. Ces personnes ont cependant façonné notre commune ou tissé des liens avec celle-ci. Il est donc pertinent que l’on s’y intéresse et que l’on rassemble des données précises afin d’en faire profiter le citoyen1.

Arthur-Joseph Tilot (1868-1914)

Arthur-Joseph Tilot naît à Bruxelles le 23 juin 1868. Son parcours militaire est détaillé dans l’encadré ci-contre.
Il épouse Anna Gustin qui lui donne deux enfants. Les sources mentionnent qu’il a établi domicile à Jambes au n° 123 de la rue Mazy.

Les faits de guerre du Commandant Tilot

En août 1914, le commandant Tilot est avec ses hommes à Ermeton-sur-Biert. Des combats font rage aux portes du village. La 4e division belge du Général Michel, obligée de battre en retraite après la bataille des forts de Namur, recule vers la frontière française. Des soldats s’enfuient par Ermeton-sur-Biert et le Commandant Tilot est chargé d’assurer la défense de cette retraite massive.
Les combats culminent le 24 août 1914. Au nord du village, 29 Belges commandés par le Capitaine-commandant Tilot soutiennent un combat héroïque. Ce n’est qu’à la dernière extrémité, après plus de deux heures de sacrifice, qu’ils se rendent à l’ennemi. Le commandant Tilot est affreusement blessé par une balle à la joue droite, la mâchoire est fracassée et la langue enlevée. Il décède des suites de ses lourdes blessures le 27 août 1914, à l’abbaye de Maredsous où il est soigné2.

La rue Commandant Tilot

Fort heureusement, les autorités communales de Jambes ont souhaité rendre hommage à un héros de la Première Guerre mondiale qui avait élu domicile rue Mazy. La rue Commandant Tilot relie la rue d’Enhaive à la rue Mazy (anciennement rue des Cotelis). Elle fut séparée en deux dans les années 1950, époque où fut percée l’avenue Prince de Liège à la suite de la construction du pont des Ardennes.

Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes

Notes

1. Le Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes a mis en chantier un ouvrage et une exposition consacrés aux rues de Jambes. L’auteur profite de cet article pour lancer un appel aux lecteurs qui seraient en possession d’informations, de photographies ou autres documents susceptibles d’illustrer son propos.
2. L’auteur adresse ses remerciements à Monsieur M. Halon, colonel e.r. et Conservateur du Musée du Génie asbl à Jambes et aux responsables du Centre de documentation du Musée Royal de l’Armée pour leur précieuse collaboration.
3. Nos héros morts pour la patrie, s.l., 1920, p. 80.

Parcours du Commandant
Arthur-Joseph Tilot (matricule 11 870)

Grades

– Nommé Sous-lieutenant, le 10 janvier 1891.
Arrêté Royal du 10 janvier 1891.
– Nommé Lieutenant, le 27 juin 1897.
Arrêté Royal du 27 juin 1897.
– Nommé Capitaine en second, le 26 décembre 1905.
Arrêté Royal du 26 décembre 1905.
– Nommé Capitaine-commandant, le 25 décembre 1910.
Arrêté Royal du 25 décembre 1910.

Distinctions honorifiques

– La Croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold (ancienneté).
Arrêté Royal du 26 novembre 1911.
– La Croix Militaire de 1ère Classe (ancienneté).
Arrêté Royal du 25 février 1914.
– La Croix d’Officier de l’Ordre de Léopold (à titre posthume).
Arrêté Royal N° 3225a du 15 février 1916
Pour : Tombé en brave sur les champs de bataille pour la défense des foyers et de l’honneur du peuple belge. En témoignage de gratitude de la Patrie reconnaissante.
– La Croix de Guerre (à titre posthume).
Arrêté Royal N° 4068d du 23 avril 1916.
– La Médaille de la Victoire (à titre posthume).
– La Médaille Commémorative de la Guerre 1914-1918 (à titre posthume).
– La Croix de Feu (à titre posthume).
Arrêté Royal N° 1481 du 15 novembre 1936.

Services

– Admis à l’École Militaire en qualité d’élève, le 10 novembre 1888.
– Rentré à l’École Militaire, le 3 janvier 1889.
– Désigné pour le 10ème Régiment de Ligne, le 10 janvier 1891.
– Blessé mortellement à la bataille de
Ermeton-sur-Biert, le 24 août 1914.
– Décédé à Denée, le 27 août 1914.