Bannière du Corso fleuri de Jambes
1954. Atelier E. Van Moffaert / Jambes.
H. 87 cm x L. 62,5 cm.
Coll. Fondation Roi Baudouin. Dépôt au Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes.

Corso fleuri de Jambes
18 mai 1964. Coll. privée.

La gare fleurie de Godinne, lauréate
du concours des gares fleuries
de Vers l’Avenir en 1947
Photo Ed. Wuyame.
Carte postale éditée pour l’occasion.
Cette année-là, Godinne l’emporte
devant Marche-les-Dames, Jambes et Tailfer.

Un vent de fleurs dans les rues de Jambes1
Rues des bluets, des bruyères, des acacias, des coquelicots, des églantiers, de la lavande, de la luzerne, de la marjolaine,… Mais aussi rues des narcisses, des romarins, des plantains, des roses, de la sauge, du trèfle ou encore de la violette,… Les rues jamboises formeraient un riche bouquet aux couleurs chatoyantes et aux odeurs variées.
Citons également la rue du Corso fleuri, ainsi baptisée le 16 mai 2007 en l’honneur d’une tradition presque séculaire qui anime chaque lundi de Pentecôte le centre de Jambes.

Le terme « Corso » est issu de l’italien, et se rapporte initialement à l’avenue principale d’une ville italienne, qui sert de lieu de promenade publique, et où se déroulent les fêtes.
Par extension, le terme a été appliqué au fait de se promener en va et vient, mais également au défilé de chars lors d’un cortège de carnaval ou d’une autre fête se déroulant sur la voie publique, faisant généralement usage de fleurs et de confettis.
Les corsos fleuris, ou défilés de chars fleuris, coïncident souvent avec l’arrivée du printemps.
Celui de Jambes a été créé en 1920.
Les maraîchers et horticulteurs jambois garnissaient de leur production les chars et vélos qui participaient au défilé. L’événement bénéficiait alors du soutien du secrétaire communal, Roger Mottiaux, tout comme les floralies de fin d’été, organisées dans le parc Reine Astrid 2.

Suspendu durant la Seconde Guerre mondiale, il retrouva de son faste sous la mayorat de Jean Materne dans les années 1950. Toujours fleuri, il perdit néanmoins progressivement de son caractère pour devenir un cortège composé de groupes folkloriques, de fanfares et de majorettes, tel qu’on le connaît aujourd’hui3.

Enfin, il ne faut pas oublier la rue de la Gare fleurie, ancienne place de la Station. Cette appellation, remontant à 1980, rappelle les efforts de François Badot, ancien chef de gare de Jambes-Nord, qui fit remporter à la commune le concours de la plus belle gare fleurie durant 7 années consécutives4.
À l’heure où Namur dévoile ses plus beaux atours fleuris dans le cadre des expositions et initiatives du grand projet Fleurs (juin/septembre 2018)5, Jambes n’est donc pas en reste.

Fiona Lebecque,
Présidente-Conservatrice
du Centre d’Archéologie,
d’Art et d’Histoire de Jambes

 

Notes
1. Pour en savoir plus sur les rues de Jambes, voir J. TOUSSAINT, Rues de Jambes , Coll. Anhaive Expo, 3, Jambes, 2007.
2. Alexandre Colin met sur pied les premières floralies namurois en 1933 puis les Floralies Mosanes dans le Parc Reine Astrid en 1938 (voir Belgique apicole, 1948, n° 1-2).
3. Nous remercions R. Frippiat pour toutes les informations transmises à ce propos.
4. Depuis les années 30, et jusqu’en 1971, date de la dernière édition, Vers l’Avenir organise un concours des gares fleuries qui, surtout avant 1940, connaît un grand succès. La compétition est dotée de prix en argent, et est encadrée par un jury composé de conseillers d’horticulture. Elle s’adresse aux chefs de gare de la province de Namur.
Voir J.-F. PACCO (sous la dir.), Vers l’Avenir. Cent ans d’information en province de Namur. 1918-2018, coll. Namur. Histoire et Patrimoine, 5, Namur, Société archéologique de Namur, à paraître (2018)
5. Pour visualiser l’ensemble du programme, voir le site fleurs2018.be.