Les droits et les choix sont la solution : en cas de baby-boom, influer sur les taux de fécondité ne peut se faire qu’en faisant des droits et de la santé reproductive de tou·te·s une priorité
Alors que nous vivons la deuxième année de la pandémie de COVID-19, nous sommes dans une période incertaine où certaines parties du monde commencent à émerger des graves difficultés provoquées par cette crise, tandis que d’autres sont toujours aux prises avec le coronavirus alors que l’accès aux vaccins reste lointain, provoquant énormément de décès.
La pandémie a affaibli les systèmes de santé, notamment dans le domaine de la santé sexuelle et procréative. Alors que celles et ceux qui ont accès à ces services retardent habituellement les grossesses en cas d’incertitude économique ou de crise, on estime que les perturbations dans les livraisons de contraceptifs ainsi que les confinements vont provoquer une augmentation sensible des grossesses non planifiées chez les plus vulnérables. Selon une étude de l’UNFPA datant de mars dernier, 12 millions de femmes ont subi des perturbations dans leurs services de planification familiale.
La crise a également mis en lumière et accentué les inégalités de genre : la violence basée sur le genre s’est accrue pendant les confinements, tout comme le risque de mariage d’enfants et de mutilations génitales féminines, alors que les programmes destinés à éliminer ces pratiques néfastes ont été perturbés eux aussi. De très nombreuses femmes ont quitté leur travail, soit parce que leurs emplois (souvent mal payés) ont disparu, soit parce que leur responsabilité d’aidantes envers leurs enfants désormais scolarisés à distance ou envers des personnes âgées ont augmenté. Cela a déstabilisé leurs finances à court et long terme.
Dans ce contexte, beaucoup de pays s’inquiètent d’un changement dans les taux de fécondité. Au cours de l’histoire, ce type de position alarmiste a souvent donné lieu à l’abrogation de certains droits fondamentaux. Dans les régions où la population augmente, on a vu la mise en place de politiques néfastes comme la contraception ou la stérilisation forcée. Dans d’autres, l’accès à la contraception a pu être restreint.
Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) déconseille vivement toute réponse politique réactionnaire, qui peut avoir des conséquences terribles lorsqu’elle viole les droits, la santé et le choix des personnes concernées. L’agence des Nations Unies défend au contraire la nécessité de donner la priorité aux droits et à la santé procréative de toutes et tous, en garantissant l’accès à l’information et aux services, y compris en cas de bouleversement démographique ou de changement de tendance dans la fécondité.