Page 8 - Côté Jambes 37 - 2002
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Un Jambois vivant à Namur... Marcel Warrand





                                     tard, c’est toujours sur la rive   tracé. « Je serai peintre, dit-
                                     droite de la Meuse qu’il ré-  il, ou rien ». Il fréquente alors
                                     side mais c’est à Namur qu’il   l’Académie des Beaux-Arts
                                     vit, près de la tour de la ca-  de Namur et reçoit son en-
                                     thédrale. Son quartier général   seignement des peintres Eu-
                                     est situé au n° 15 de la place   gène Colignon (1876-1961) et
                                     Saint-Aubain.  Il  occupe  le   Albert Dandoy (1885-1977).
                                     même atelier qu’Yvonne Pe-  Mais c’est sa rencontre avec
                                     rin (1902-1967), qui lui a tracé   Yvonne Perin qui donne à son
                                     la voie. En effet, c’est impor-  parcours pictural un souffle
                                     tant pour un artiste, comme   moderne  à  ses  œuvres  et
                                     pour quiconque d’ailleurs, de   une richesse des formes et
                                     disposer de bases.          des coloris.
                                      En 1935, il a la chance de   Parallèlement à sa carrière
                                     fréquenter le peintre Louis-  d’artiste,  il  se  consacre  à
                                     Gustave  Cambier  (1874-    l’enseignement  à  l’Ecole
                   © Michel Delvaulx, Rosières  1949) qui séjourne pendant la   des  Métiers  d’Art  de  Ma-
                                     période estivale à La Pairelle.   redsous,  à  l’Institut  Saint-
                                     Il  en  ressort  un  portrait  de   Luc  (Bruxelles),  à  l’Institut
          C’est bien à Jambes, préci-  Marcel  par  L.-G.  Cambier   Sainte-Marie (Bruxelles), et à
        sément rue de Dave, que naît   intitulé Le jeune boxeur. Car   l’I.A.T.A. à Namur. Il participe
        Marcel Warrand, le 7 janvier   cet adolescent dispose déjà   à la fondation et à l’animation
        1924. Septante-huit ans plus   d’une  stature  solide.  Pour   de plusieurs groupements ar-
                                     lui, son avenir est déjà tout   tistiques « Axe 59 », « Roue »,
                                                                 …
                                                                  Mais il peint inlassablement
                                                                 et parcourt ainsi toute l’his-
                                                                 toire  de  la  peinture  du  XX
                                                                                         e
                                                                 siècle car au gré des œuvres,
                                                                 on détecte le cubisme, l’abs-
                                                                 traction, le constructivisme,
                                                                 le  maniérisme,  le  néo-réa-
                                                                 lisme,…  Il  aime  peindre  ;
                                                                 c’est  sa  vie  qu’il  n’hésite
                                                                 pas à faire partager à ceux
                                                                 qui le fréquentent. La place
                                                                 nous manque pour brosser
                                                                 un portrait fidèle de ce grand
                                                                 artiste parfois négligé par ses
                                                                 contemporains et notamment
                                                                 certains médias.
                                                                  L. Richardeau le qualifie de
                                                                 « phénomène aussi tonique,
                                                                 aussi  explosif  d’humour,
                             Pont de Jambes
                            Signé et daté 1949.                  de  conviction,  de  santé,
                              Huile sur toile.                   d’intelligence et de passion


   8      Côté Jambes - n° 37 - 2 ème  trimestre 2002
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