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Roger Bastin n’est pas mort...
Son faire-part de décès Bien que décrié par des 1936) d’où il sort diplômé en
survenu le 14 octobre 1986 nostalgiques de l’architecture architecture. Sa carrière dé-
mentionne deux qualités ancienne, Roger Bastin est bute dès 1938 avec le chan-
: architecte et membre de là, présent par ses œuvres tier de l’église Sainte-Alène à
l’Académie royale de Bel- et son apport indélébile. Bruxelles. Une collaboration
gique (élu le 6 juin 1963). Voilà Du béton, des briques et se noue avec l’architecte
pourquoi de manière syn- du métal pour les hommes, Jacques Dupuis. Après 1951,
thétique nous estimons que voilà son programme. Un R. Bastin travaille avec Guy
Roger Bastin (1913-1986) ouvrage de A. Lanotte, paru Van Oost et à partir de 1965
n’est pas mort. Son œuvre au début de cette année (éd. avec Pierre Lamby. Bien que
et son audience font de cet Mardaga), souligne au tra- l’œuvre de R. Bastin soit
architecte, actif pendant une vers de plusieurs entretiens personnelle, on détecte une
cinquantaine d’années, un l’œuvre pionnière de ce grand influence de Le Corbusier. Sa
jalon de l’histoire de l’archi- architecte namurois. zone d’action est la Wallonie
tecture en Belgique au cours et Bruxelles mais il conçoit
e
de la seconde moitié du XX également des édifices à
siècle. «... un demi-siècle à L’homme et son œuvre l’étranger (e.a. Bujumbura,
l’histoire torturée pendant le- Helsinki).
quel Roger Bastin n’a cessé, C’est à Couvin que naît Les circonstances l’amè-
depuis Namur, chef-lieu de Roger Bastin le 13 août 1913, nent à traiter des programmes
sa province natale, dans une dans une famille de commer- architecturaux variés al-
grande présence et discré- çants. Après des humanités lant de la modeste maison
tion sans faille, de créer en à Floreffe, il étudie un an à jusqu’à des ensembles aux
Belgique une œuvre majeure, Saint-Luc à Tournai avant fonctions complexes. Après
des formes dans la lumière à d’entrer à l’Institut de la la guerre et aussi après le
l’image de ce que lui-même Cambre à Bruxelles (1932- Concile Vatican II, il participe
a été.» (A.L.). à ce vaste mouvement de
restaurations, de transfor-
mations et de constructions
d’églises ou d’édifices reli-
gieux (e.a. pour le Namurois
: séminaire de Salzinnes,
abbatiale de Maredsous,
chapelle des sœurs de
Sainte-Marie à Jambes,
église Sainte-Julienne à
Salzinnes, cathédrale Saint-
Aubain à Namur, église de
Wierde, lieu des apparitions
de Beauraing, aile du sémi-
naire de Floreffe, école so-
ciale de Namur,...). D’autres
réalisations accroissent la
réputation de l’architecte :
les musées de Mariemont et
Pont des Ardennes d’art moderne à Bruxelles,
(1950-1954).
le cyclotron de Louvain-la-
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