Page 12 - Côté Jambes 107 - 2019
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ART & PATRIMOINE

         Monuments jambois disparus (III)


         La porte du faubourg


        Le pont de Meuse est mentionné pour la première   remplacé par un saillant anguleux, probablement
        fois en 1265, puis en 1289. On ignore toutefois   dès le XVI  siècle, à l’instar de ce qui a été fait entre
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        quand il a été construit. Il était défendu, à l’aplomb   1510 et 1515 au rempart ad Aquam.
        de la 7  pile à partir de Namur, par une tour carrée   L’édifice n’a plus guère évolué depuis, car la
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        percée d’une porte et précédée d’un pont-levis au   construction de nouvelles fortifications englobant
        droit de la 8  arche.                    tout le faubourg à partir de 1691 l’avait rendu
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                                                                                                                                                                        e
        En 1429, dans la crainte d’une attaque liégeoise, la   obsolète : il ne servait plus que de simple porte     La porte depuis le faubourg de Jambes, dessin aquarellé de Jules Borgnet, XIX  siècle
                                                                                                                                    (Fondation SAN, Album Borgnet, n° 45).
        ville fait construire une fortification côté Jambes,   pour fermer l’accès à la ville entre le coucher et
        une tête de pont conçue pour l’artillerie naissante.   le lever du soleil...                    ministre de la Guerre l’autorisation de démolir
        Initialement prévue en pierre, elle est, vu l’urgence,   Un ensemble de dessins du XIX  siècle, notamment   l’ancienne porte du faubourg de Jambe, devenue
                                                                       e
        bâtie en bois et terre, probablement sous la   ceux du général de Howen et de Jules Borgnet,    inutile. La raison avancée : l’embellissement de
        direction de Gérard de Brunneur, qui avait été   ainsi qu’un plan assez précis levé en 1837,    la localité et sa sécurité, car des individus mal
        désigné par Philippe le Bon, duc de Bourgogne et,   permettent de s’en faire une bonne idée. Le   famés s’y cachaient la nuit et il y avait eu encore
        depuis 1421, détenteur du comté de Namur, pour   complexe défensif, dont le portail avait été démoli   récemment des agressions ! De plus, sa démolition
        veiller au renforcement des défenses de la ville.   sans doute depuis longtemps, ne comportait que   permettrait la restauration du pont dont l’urgence
                                                                                                        s’impose. Les choses traînent toutefois, malgré
                                                                                                        de nombreux rappels auprès des instances
                                                                                                        supérieures : en cause, et surtout, le financement   Rivière de Meuse. Rivage de Jambes : détail du plan
                                                                                                        des travaux ! Finalement, le 2 mars 1884, la   de la tête de pont, relevé réalisé le 2.09.1837 par un
                                                                                                        démolition de la porte de Jambes est adjugée à   ingénieur militaire (AÉN, Cartes et plans, n° 403, détail).
                                                                                                        Jean-Joseph Pouillon, entrepreneur à Namur,
                                                                                                        pour le prix de 980 francs ; le cahier des charges   Jean-Louis Javaux et Bernadette Hubert,
                                                                                                        en a été établi par M. Bonamis, ingénieur aux Ponts     Attachés honoraires au SPW,
                                                                                                        et Chaussées et conseiller communal. Déduction          Département du Patrimoine
                                                                                                        faite de la vente des matériaux de récupération                  Fiona Lebecque,
                                                                                                        (266 fr.), le receveur communal est autorisé, le          Présidente-Conservatrice
                                                                                                        21 août suivant, à délivrer un mandat de 716 fr. à         du Centre d'Archéologie,
                                                                                                        l’entrepreneur. C’en est fait de l’antique tête de      d'Art et d'Histoire de Jambes
     Le plus ancien plan de la ville de Namur illustre également   Détail d’un plan manuscrit de la ville de Namur, non daté   pont élevée quatre siècles et demi plus tôt...
     la tête de pont de Jambes. Détail du plan édité par Braun et   (avant 1746) : la tête de pont est complètement englobée
     Hogenberg en 1586 (Fondation SAN, B-Pl-113-03).  dans un système défensif beaucoup plus vaste, mis en place
                                                  à partir de la fin du XVII  siècle (AÉN, Cartes et plans, n° 454).  Sources :
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                                                                                                                                                      os
                                                                                                          (1867-1881 et 1881-1909).
        Ce n’est qu’en 1465 que l’on élève à son endroit   de rares arquebusières. Son parapet qui reposait
        un boulevard d’artillerie en pierre, composé de   sur un cordon en boudin du côté aval, sur une série   Bibliographie :
        deux demi-tours circulaires côté fleuve, reliées   de corbeaux côté amont, était encore en partie
        par une courtine de même forme côté faubourg   rythmé par une série d’ouvertures de tir : bien    Badot C., Jambes autrefois… et aujourd’hui, Namur, 1948 (rééd., Jambes, 2012), pp. 190-191 ; Bastin N., Namur
                                                                                                          et sa province dans l’œuvre du général de Howen, Bruxelles, 1983 ; Borgnet J., Promenades dans Namur, rééd ;
        de Jambes. Elle apparaît ainsi sur le plus ancien   présentes en 1819, elles avaient disparu quelques   anastatique de l’édition de 1851-1859, Namur, pp. 141-164 et 401-416 ; Bragard Ph., Aperçu sur les fortifications
        plan de Namur publié par Georg Braun en 1574 et   dizaines d’années plus tard. À l’intérieur de la   de Jambes (XIII -XVIII  siècles), dans ASAN, t. 74, 2000, pp. 115-145 ; ID. et al., Images de Namur fortifiée. Dessins,
                                                                                                                    e
                                                                                                                        e
        sur une vue cavalière gravée par Franz Hogenberg,   place, un poste de garde s’adossait à la courtine   écrits et documents rares ou inédits, Namur (Les Amis de la Citadelle), 2009 ; Au milieu du Monde : Namur. Cartes
                                                                                                                    e
        d’après un dessin du chanoine Masius en 1575.  à gauche de l’entrée.                              et plans 16 -21  siècle, Namur (Monographies du Musée provincial des Arts anciens du Namurois - Trésor
                                                                                                                  e
        Mais à partir de 1645, tous les plans tant manuscrits   Les temps changent, les nécessités aussi... Dès   d’Oignies, n° 68), 2015 ; douxchamps-lefèvre C., La commune de Jambes de 1795 à 1977, Jambes (Collections du
                                                                                                          Centre d’archéologie, d’art et d’histoire de Jambes. Études et documents, 2), 2008, p. 17.
        que publiés montrent que l’arrondi médian a été   1873, la commune de Jambes sollicite auprès du
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