Page 11 - Côté Jambes 92 - 2016
P. 11

Art & Patrimoine


      De nombreuses tombes apparaissaient déjà anciennement perturbées lors des fouilles menées en 1934-
      1935. La raison la plus probable est que la colline de Bèronvaux, qui ferme la plaine de Jambes en aval,
      domine Namur et sa plaine, la rendant intéressante d’un point de vue stratégique. C’est ainsi qu’entre la fin
      du XVII  siècle et le début du XVIII  siècle, à l’occasion des sièges de Namur, l’ingénieur hollandais Coehoorn
                                e
           e
      y a fait construire des fortifications et des emplacements d’artillerie, remuant les sols et dispersant le contenu
 60 CENTIMÈTRES SOUS LA COLLINE  1  des tombes s’y trouvant enterrés à faible profondeur.
      Les éléments défensifs de Bèronvaux sont visibles sur ces anciens plans de Namur.

 Les sépultures dites « de Haute-  sauver le contenu de quatre de ces
 Anhaive  »,  dont  de  nouveaux   tombes (n° 1-4), et le remettre à
 contenus  ont été déposés par  la   F. Courtoy, conservateur du Musée
 Société archéologique de Namur   archéologique de Namur. Une autre
 au CAAHJ pour être exposés en   tombe (n° 5) est découverte en
 permanence à Anhaive, ont été   septembre en creusant les trous
 découvertes en 1934-1935 lors de la   destinés à recevoir les étançons
 construction du couvent des Pères   d’un échafaudage. Son contenu
 Scheut sur la colline de Bèronvaux,   est également sauvé et remis
 à son extrémité nord.   à F.  Courtoy. Des fouilles sont
 Quelques neuf tombes à incinération   autorisées : elles débutent le 7
 y sont mises au jour en août 1934   octobre 1934  pour se clôturer le
 lors du creusement des fondations   3  novembre, et sont conduites
 du pignon nord du bâtiment   par A. Tonglet. Outre une fosse de
 conventuel.  Son  architecte,  56 cm de côté renfermant encore du
 A. Ghequière, membre de la Société   charbon de bois, des tessons et un
 archéologique de Namur, peut   débris de fibule en bronze (le bûcher
 funéraire), dix tombes
 (n°  6-15)  sont  ainsi   Harrewyn,                               Jules Borgnet,
                Plan de la Ville et Château de Namur
 mises au jour entre le 10   avec les dernières Fortifications faites jusqu'à l'an 1709  Les fortifications de Namur en 1704 (D'après le plan
                                                      publié par le lieut. général Pelet.) avec les principaux
 octobre et le 26 octobre   Gravure sur papier. 1709.   changements introduits pendant le XVIII siècle
                                                                                   e
 1934. Le 6 février 1935,   Namur, Coll. SAN, inv. B-Pl-042-05.  Namur, Coll. SAN, inv. B-Pl-055-01.
 une  nouvelle  tombe
 (n° 16) est identifiée le
 long du pignon nord du   incinérations et possédaient un   à 60 cm, et une profondeur de 60
 bâtiment, et son matériel   mobilier funéraire (certaines pièces   à 70  cm (sauf les tombes n°  16
 funéraire est remis au   en céramiques contiennent par   et n°  20, profondes de 30 cm
 Musée  archéologique.  ailleurs toujours les os des défunts).   seulement).
 Ces  découvertes  Elles étaient distantes d’environ 2            Fiona Lebecque,
 justifient de nouvelles   mètres.  Disposées  en  pleine  terre,   Présidente-Conservatrice du
 fouilles au nord du site.   sans coffrage, elles présentaient   Centre d'Archéologie,
 Elles débutent le 4 juin,   généralement une largeur de 40   d'Art et d'Histoire de Jambes
 toujours sous la direction
 de A. Tonglet, et six
 Cimetière de Bèronvaux (Haute-Anhaive) :   nouvelles tombes sont   1. Cet article est un résumé de l’étude de P.  Van  ossel,  Les cimetières romains du Haut-Empire de Namur. I. Les cimetières
 essai de localisation des tombes (sans échelle)   périphériques de la rive droite de la Meuse, dans ASAN, 64/2, 1986, pp. 197-251.
 d’après P. Van Ossel  mises au jour (n° 17-22).  Pour en savoir plus, voir J.-L. antoine, Les cimetières romains de Bèronvaux et de Basse-Anhaive et leur contexte archéologique, dans
 Toutes les tombes fouillées sur   J. toussaint (sous la dir.), La Seigneurie d’Anhaive à Jambes, coll. Etudes et documents du Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de
 le site de Bèronvaux étaient des   Jambes, 1, Jambes, 2005, pp. 23-32.
   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16