Page 4 - Promenade Jambes architecture
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angles des toits. Trois panneaux
en sgraffite dus à Paul Cauchie
sont représentatifs de sa manière
stylisée, proche de l’Ecossais
Mackintosch et de la Sécession
viennoise. L’élévation se termine
par une corniche incurvée en
bois, que nous retrouverons,
avec de légères variantes, dans
des réalisations postérieures.
L’habitation attenante, en brique
rouge, est plus conventionnelle ;
les larmiers de pierre surmontant
les arcs surbaissés des fenêtres
lui confèrent une allure Louis XV
teintée de rationalisme. L’es-
thétique nouvelle se limite aux
soupiraux.
Plus étroite, l’habitation voisine se
distingue par une façade en bri-
que blanche vernissée, matériau
dont le prix élevé limite souvent
l’emploi. Le soubassement est
en grès appareillé en bossage
rustique. La porte rappelle la ma-
nière du Bruxellois Ernest Blérot.
L’oriel en bois étendu aux étages,
accentue l’apparente étroitesse du
bâtiment, en comparaison avec
ses voisins. Sous la dalle de pierre,
une autre composition de Cauchie,
représentant un visage de femme de profil, entouré de pendeloques.
P. C. affectionnait le thème de la rosette, souvent présente dans ses
œuvres. L’immeuble commercial attenant, en briques grises provenant
vraisemblablement de Silé-
sie, a subi de regrettables
transformations. La de-
vanture originelle en bois,
dotée d’impostes à petites
vitres rectangulaires, et
parfaitement intégrée à
l’ensemble, a été remplacée
par de l’aluminium clinquant
très en vogue dans les an-
nées septante. La peinture
blanche recouvre aussi les
fresques peintes sous la
corniche. L’originalité de
la composition réside dans
le contraste entre la large
baie en anse de panier, qui
a conservé sa menuiserie
d’origine, et la succession
des portes-fenêtres du ni-
veau supérieur. Curieuse-
ment, l’architecte, qui a conçu une élégante balustrade de style floral
er
pour orner le balcon du 1 étage, utilise au second une fabrication de
série moins élégante.