Histoire de l’industrie Materne

1.3. L’entreprise Materne durant la Première guerre mondiale

L’essor de l’industrie Materne se voit freiné par le déclenchement de la Première Guerre mondiale. En effet, après que l’usine ait pu produire librement jusqu’en 1915, elle se voit réquisitionnée par les magasins communaux de Bruxelles et de la région de Charleroi. La Belgique occupée se voit imposer des règles par l’envahisseur, notamment en 1917, lorsque les Allemands imposent une réglementation spéciale. L’industrie Materne refuse de collaborer avec l’ennemi et en paie le prix car les cuivres nécessaires à la production sont saisis par les Allemands et les voies de chemin de fer proches de l’usine sont détruites. La lutte de la famille Materne face à l’envahisseur prit aussi une autre forme, car Paul et Henri, les fils d’Édouard Materne, luttent contre les troupes ennemies. Une fois l’armistice signé, Édouard Materne se rend en France pour rapporter de nouveaux cuivres afin de remplacer ceux qui avaient été confisqués. Les Materne font contre mauvaise fortune bon cœur, car plutôt que de se laisser décourager, ils profitent de ces événements pour moderniser l’usine.

1.4. Jean Materne, le successeur

Un peu après la guerre, les parents Materne-Dessy confient les rênes de l’entreprise à leur fils aîné Jean Materne qui sera accompagné de ses quatre frères : Albert, Henri, Paul et Joseph. Jean reprend la direction de l’entreprise, perpétuant la politique développée par son père tout en y ajoutant une vision stratégique de développement international. Ainsi, avec ses frères, il achète, en 1921, la Confiturerie de la Thiérache, à Bouée en France. Grâce à cette acquisition, dont le développement est confié à Paul Materne, l’entreprise belge peut écouler ses produits sur le sol français sans devoir payer des droits d’entrée. L’accroissement de Materne ne s’arrête pas là. L’entreprise se compose par la suite de cinq usines, employant ainsi 1000 personnes. Cet agrandissement permet aux frères Materne de se tourner vers de nouveaux produits tels la pectine dès 1926. Mais à partir de 1940, la guerre et l’occupation font à nouveau rage sur notre territoire. La firme connaît alors un ralentissement assez logique de son activité. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre son déploiement. En effet, en 1940, elle acquiert une nouvelle usine à Bruxelles et pratique dès 1942, des expérimentations sur la conservation des fruits et légumes par le froid. Cela débouche, après la guerre, à la création de la marque Frima tournée vers la production de fruits et légumes surgelés produits dans une usine à Grobbendonk.

Sources

C. Badot, Jambes autrefois … et aujourd’hui, Namur, 1948, p. 229-230.
F. Lebecque, Une touche féminine dans les pots de confitures, dans Côté Jambes, n° 97, p. 12-13.
J. Toussaint, Rues de Jambes, Jambes, 2007, p. 107-112.

Usine Materne vue depuis la place de la Gare
Coll. Sijambes

Jean Materne
Coll. Sijambes

Bon de livraison d’un colis de légumes en conserve par Materne à destination de Bruges
Coll. Sijambes