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ART & PATRIMOINE
Le presbytère de Jambes
Une histoire mouvementée !
À l’instar de l’église, l’histoire du presbytère de Le siège de Namur de 1695 lui a été funeste,
la paroisse Saint-Symphorien a été tout sauf un ainsi que pour l’église : il est incendié comme
« long fleuve tranquille ». Que du contraire : il a plus d’une trentaine de bâtisses de la localité,
été reconstruit au moins cinq fois durant les cinq brûlées ou endommagées par les bombardements
derniers siècles. Mais à l’inverse du lieu de culte, ou détruites pour faire place à de nouvelles
il semble que son emplacement en bord du fleuve fortifications.
(aujourd’hui boulevard de la Meuse, n° 4) n’ait pas Deux ans plus tard, le 9 avril 1697, les paroissiens
changé au cours des temps, du moins des indices font passer en adjudication publique – à raval
sérieux le donnent à penser. et moins prenant, dit le texte de l’époque – la
reconstruction de la maison pastorale au
même endroit et en remployant fondations,
murs et matériaux de sa devancière qui
peuvent être encore utilisés. C’est le
charpentier local Raes Joris qui se voit
adjuger tous les postes de la construction Projet pour le renouvellement du perron du presbytère, dressé en 1900, par le géomètre architecte Eugène
– maçonneries, charpente, couverture et Hiersoul, de Jambes (Archives de la ville de Namur, Jambes, n° 867).
menuiseries – pour 409 florins. La nouvelle
bâtisse, haute d’un peu plus de quatre de 23 ares et demi). C’est le maître maçon Melotte, 27 mai 1895, à Joseph Procès, entrepreneur de
mètres, ne comporte que quatre pièces de Namur, qui a exécuté les travaux, dont le coût travaux publics à Namur, pour la somme de
sur un seul niveau ; elle est éclairée par n’est pas connu. 23.176,15 francs, en ce compris les honoraires
des fenêtres à croisée de pierre, à l’avant, de l’architecte et les frais d’adjudication. Mais
ou à encadrement de bois, côté jardin, le Après l’annexion à la France (1794) – entérinée par en l’absence de l’auteur de projet, parti en 1896
tout sous une toiture d’ardoises en bâtière. le traité de Campo Formio le 18 octobre 1797 – et pour les pays étrangers, les autorités communales
er
Le bâtiment, inondé sous un mètre d’eau la suppression des ordres religieux (1 septembre sont obligées de lui trouver un remplaçant pour
1796), la maison de cure de Jambes est nationalisée
en 1714 et peut-être encore en 1740, semble en 1798 – elle est alors louée au citoyen Mazy – surveiller les travaux (ils ne seront terminés
n’avoir pas trop souffert lors du dernier puis vendue définitivement, le 25 pluviôse de l’an qu’en 1899) : ce sera Léon Bocca, dessinateur à
siège de Namur, en 1746. N’empêche, VII (13 février 1799), pour 220.000 francs au citoyen l’administration des Ponts et Chaussées. Trop
près de quarante ans plus tard, en 1785, Louis Mathieu. délabré, le perron d’entrée construit deux ans
le décimateur – le chapitre Notre-Dame à plus tôt, doit pourtant être remplacé d’urgence
Namur – et le curé Jean Collignon (1783- Par la suite, le bâtiment, que les données en 1900...
1797) sont obligés de le reconstruire à neuf. cadastrales permettent de situer à l’emplacement Jean-Louis Javaux,
Il comporte alors quatre places au rez-de- actuel depuis 1831, est bien propriété communale. Attaché honoraire au SPW,
chaussée, autant à l’étage, un grenier, une Trop vétuste, il est encore une fois rebâti en Département du Patrimoine
cave et un fournil et dispose d’un jardin 1895 (le millésime s’affiche à la pointe du pignon Fiona Lebecque,
d’une superficie d’un journal (un peu plus qui hérisse la façade) sur les plans dressés en Présidente-Conservatrice
1894 par l’architecte Raoul Piret, de Liège, suite du Centre d'Archéologie,
à un concours. Les travaux ont été adjugés, le d'Art et d'Histoire de Jambes
Le presbytère d’aujourd’hui (1895-1899), conçu
par l’architecte Raoul Piret, de Liège : c’est une
construction un peu austère, vaguement inspirée
de l’architecture traditionnelle mâtinée de quelques Sources :
réminiscences baroques (fronton, portail, faux
bossages en pointe de diamant), bien dans l’esprit du Archives de la paroisse et de la commune de Jambes, de la province et de la Commission royale des
temps. monuments, sites et fouilles.
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