Page 8 - Côté Jambes 72 - 2011

ArT
&

PATrIMOINE Jacques Toussaint

La poudrière Yonckites

La poudrière Yonckites reçut l’au- En 1906, la fabrique devient so-
torisation de s’installer à Jambes par ciété anonyme et M. Yonck occupe les
décision royale du 29 mars 1893. Cet fonctions d’administrateur-directeur. La
établissement tire son nom du fonda- production mensuelle était d’environ
teur, Léonard Yonck, qui mit au point trente tonnes et elle resta constante
un explosif difficilement inflammable. jusqu’après la Seconde Guerre mon-
Ce chercheur spécialisé dans le do- diale. Les directeurs successifs fu-
maine des explosifs parvint à produire rent MM. Yonck-Deprez, professeur
une poudre dite de sûreté qui détone à l’Université de Bruxelles à qui l’on
sans flamme. Ce procédé était parti- doit la mise au point de la trianite-Mat-
culièrement intéressant pour les char- Chabot et Philippe Ranwaert qui était
bonnages où l’explosif ne risquait pas encore aux commandes en 1948. À Action de la Société Hôtel particulier Yonck-Laurent
Rue de Dave n° 154,
Les Explosifs Yonckites
d’enflammer le grisou. ce moment l’entreprise compte vingt Date d’émission : 1948. architecte Adolphe Ledoux.
L’établissement comprenait trois dé- femmes et dix-sept hommes. La parité Part Sociale N° 3900.
partements : le D.I. brisant destiné aux des hommes et des femmes était donc
carrières ; le D.I.S.G.P. (sécurité grisou bien respectée ! chimiques avait son siège à Liège ainsi
poussière) pour les charbonnages et L’entreprise Yonckites, spécialisée que plusieurs magasins et un autre à Pour en savoir plus :
enfin le D.I.S.G.P., gainé semblable au dans les explosifs brisants et antigrisou- Jambes avant qu’il ne soit transféré à C. Badot, Jambes autrefois … et au-
précédent, mais avec gaine de garantie. teux mais aussi dans d’autres produits Tournai. La société fermera ses portes jourd’hui, Jambes, 1948, pp. 223-224.
dans les années ’50 suivant ainsi le R. Delooz, Jambes, Erpent, Lives,
déclin des charbonnages. Loyers et Naninne, Lonzée, novembre
L’ancien chemin de Warnant devint, 1996, p. 54.
en 1898, le chemin de la Poudrière lors C. Douxchamps-Lefèvre, La com-
de l’installation des établissements mune de Jambes de 1795 à 1977. Les
Yonckites. En 1938, on parlait de rue grands traits d’une constante expan-
de la Poudrière. sion, coll. Études et documents du
L’architecte Adolphe Ledoux est Centre d’Archéologie, d’Art et d’His-
l’auteur de l’hôtel particulier Art nou- toire de Jambes, 2, Jambes, 2008,
veau de la famille Léonard Yonck-Lau- pp. 31-32.
rent situé au n°154 de la rue de Dave. M. Simon, Jambes. Parcours Art
nouveau, coll. Anhaive expo du Centre
d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de
Jambes, 6, Jambes, 2010, pp. 67-69,
Jacques Toussaint, 71 et 79.
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et J. T oussaint, Rues de Jambes, coll.
d’Histoire de Jambes Anhaive expo du Centre d’Archéolo-
1, Place Jean de Flandre-5100 Jambes
Portable : 0495/50.43.62 gie, d’Art et d’Histoire de Jambes, 3,
En-tête de facture de la Société Les Explosifs Yonckites Jambes, 2007, p. 143.
Cette société fabriquait des explosifs brisants et antigrisouteux pour les charbonnages Télécopieur : 081/31.09.46
et les carrières ainsi que d’autres produits chimiques. Courriel : jacques.toussaint@sijambes.be

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