Page 6 - Côté Jambes 70 - 2010
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Claudette SOUS LA LOUPE
Sonneville-Canivet SOUS LA
LOUPE
Liliane Joannes
On retrouve les textes retenus dans
la chronique wallonne « Chîjes è Pas‑
CJ. En une soixantaine de « Sous la quéyes », et c’est en 1937 qu’Eugène
loupe », vous êtes la seconde à évoluer Gillain a fondé les « Cahiers Wallons »
dans le domaine de la poésie (Le premier qui reprennent également les textes
fut Marcel Darimont, cf. « Coté Jambes » choisis. Quant à notre actuel « Porte‑
n° 22/1998). Mais aujourd’hui c’est vous Plume », Guy Delvaux, il se charge des
qui êtes sur la sellette et allez vous faire notes écrites. Signalons qu’il est l’au‑
connaître à nous. teur de l’ouvrage «È Djambes avou lès
Cl. S. Je suis née en 1940 à Philippe‑ Scrîjeûs », paru en 2009.
ville, et ai fait mes études d’institutrice. CJ. J’ai retrouvé dans les archives un
Venue à Jambes en 1960, je suis mariée, exemplaire de ces « Cahiers Wallons »,
ai deux fils et six petits‑enfants. sorti pour leur 65 ème anniversaire (1974),
CJ. Je suppose que, comme celle de et qui reprend 40 « Aîrs do Payis Walon »,
toute retraitée, votre vie est bien rem‑ issus de toutes les régions de Wallonie.
plie ? Mais au fait, je remarque que tout ce
Cl. S. Oui, certes, et ce fut une retraite qui précède est consacré aux « Rèlîs ».
bien préparée puisque, en 1991, grâce N’est‑il pas temps de parler de vous ?
à la complicité de Josée Spinoza‑Ma‑ Cl. S. Pour commencer, je ferai remar‑
thot, complicité toute de tendresse et quer que je suis la seule Jamboise du
d’amitié, j’ai pu faire partie des « Rèlîs Cercle Littéraire. Outre des poèmes en
Namurwès ». Ce Cercle Littéraire fut wallon, j’en ai écrit bon nombre en fran‑
fondé le 25 février 1909 par 4 étudiants : çais, regroupés sous le titre « Ne quid
Télesphore Lambinon, Auguste Demil, nèmis » (Rien de trop, avec préface de
Georges Pelouse et Lucien Maréchal. A. Gilson, directeur honoraire du Lycée
Leur devise : « Wêre mais bon ». Leurs d’Etat à Couvin).
objectifs : étudier le wallon, l’écrire en CJ. Je l’ai lue. En voici deux extraits :
prose ou en vers) et…accepter les cri‑ « Claudette Canivet retrouve les sources
tiques. Parmi les auteurs « passés au de la poésie tendre, noble, pure et éle‑
tamis », le plus méritant reçoit la « Co‑ vée ». « Ce sont les épanchements d’un
câde » (cocarde) récompense annuelle. lyrisme naturel où les strophes tournoient
6 - Côté Jambes n° 70 - 3 ème trimestre 2010