Page 5 - Côté Jambes 44 - 2004
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EXPRESSION
EXPRESSION
Abbé Jacques Petitfrère
Le visage
Je pensais au visage de ton bonjour d’un matin ou
la maman fatiguée ! la main tendue par amitié,
Je pensais au sourire de mais un visage rayonnant
la grand-maman qui reçoit qui peut aussi te faire du
ses petits-enfants ! bien quand un sourire cha-
Je lisais cette semaine Je pensais aux rides de leureux ou un mot de ten-
un article de Martin Gray : la personne âgée ! dresse t’ont fait plaisir pour
«aucun visage n’est laid si Je pensais à la souf- toute la journée !
une âme l’habite, si la gé- france de celui qui entre en Quel qu’il soit, il est im-
nérosité anime ses traits. clinique ! portant que ton visage soit
Ne laisse jamais dire qu’un Un visage peut exprimer vrai et soit porteur de vé-
visage est ingrat. S’il ex- de la joie ou de la peine, il rité autour de toi !
prime une personnalité, s’il peut aussi poser beaucoup
dit une vérité, celle d’une de questions !
vie, comment pourrait-il Que de souffrances
être laid ?». devant certains visa-
Et j’ai pensé à beaucoup ges qui connaissent
de visages ! la maladie, la souf-
Je voyais le rire éclatant france, la solitude, la
d’un enfant qui met telle- peur…
ment de paix et de joie ! Que de joies dans
J’ai imaginé combien de- certains visages qui
vaient souffrir les visages connaissent le sens
des enfants de la souf- d’un sourire, d’un re-
france ! gard chargé de ten-
J’ai vu, dans la presse, le dresse, d’un accueil
visage de souffrance de qui réconforte !
Sabine à 12 ans en sortant C’est dans tes
de la «cave» et je la voyais yeux, dans ton cœur
avec ses vingt ans avec un qu’on sent toute la
certain sourire malgré les vérité que tu portes
souffrances, porteur d’es- dans ton visage, un
pérance malgré tout ! visage de tristesse
Je pensais au visage qui peut te faire mal
frais de l’enfant qui sourit ! parce qu’on a refusé
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Côté Jambes - n° 44 - 1 er
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