Souvenir :
Discours en hommage à Monsieur Vital Léonard CJ 131 T4 2025
Vincent De Grave, époux de la petite fille de Vital Léonard.
Mesdames, Messieurs,
Aujourd’hui, en ce 11 novembre, jour de mémoire et de reconnaissance, nous honorons la bravoure, le courage et le dévouement de ceux qui ont servi notre pays.
Mais cette année, à Jambes, notre hommage prend un visage, un nom, une histoire : celle de Monsieur Vital Léonard. Et c’est avec une émotion toute particulière que je vous parle de lui, en tant que sa petite-fille.
Cet hommage prend une signification toute spéciale : il est rendu à l’occasion du septantième anniversaire de son décès, survenu le 11 octobre 1955. 70 ans plus tard, nous nous souvenons encore, avec respect et admiration, de l’homme qu’il fut.
Vital Léonard… Une sacrée vie !
Né le 9 mai 1887 à Villers-sur-Lesse, il s’engage comme volontaire en 1905. Très tôt déjà, il choisit le service du pays comme fil conducteur de son existence.
Lorsque la guerre éclate en 1914, il est adjudant dans la Compagnie de Télégraphie et Projecteurs du Bataillon du Génie de la Forteresse de Namur.
Pendant près de quatre années, il sert avec honneur au sein du 4e Génie, déployant courage, discipline et sens du devoir.
De novembre 1918 à avril 1919, il fait partie de l’armée d’occupation en Rhénanie, avant de revenir en Belgique.
Mais le destin n’en avait pas fini avec lui : en 1921, il repart pour l’Allemagne, cette fois comme commandant de compagnie.
Sa carrière militaire est marquée par une droiture exemplaire et par une reconnaissance rare.
Le 8 juillet 1926, il reçoit une décoration civique — distinction peu commune pour un militaire — en remerciement de ses actions héroïques lors des terribles inondations de décembre 1925 à Namur.
Alors que la ville était sinistrée, il se tenait aux côtés de ses hommes, œuvrant sans relâche pour sauver et aider les habitants.
Le 4 janvier 1926, lors de la visite du Roi et de la Reine, lui et ses soldats furent félicités pour leur grand dévouement.
Promu capitaine-commandant en 1933, il sera ensuite fait officier de l’ordre de Léopold II avec glaives, puis officier de l’ordre de Léopold.
Mais au-delà de ses médailles et de ses titres, c’est l’homme, profondément humain, que nous voulons saluer aujourd’hui.
Car Vital Léonard ne s’est pas contenté d’être un soldat exemplaire.
C’était aussi un citoyen engagé, un homme de cœur, au service de sa commune et de ses concitoyens.
En 1932, il se lance dans la vie publique, entamant une carrière de mandataire communal de vingt ans.
Il siégera aussi au Conseil provincial de Namur pendant dix années.
Président de la Croix-Rouge de Jambes, administrateur du Foyer Jambois, animateur de la Ligue du Coin de Terre, il consacra sa vie à l’action sociale, à la solidarité et au bien commun.
De 1941 à 1943, il assumera le poste de bourgmestre faisant fonction, remplaçant Jean Materne, écarté par l’occupant.
Pour son engagement patriotique, il sera élevé, en 1946, au rang de Major honoraire.
Vital Léonard s’est éteint le 11 octobre 1955, à l’âge de 68 ans.
Les éloges prononcés lors de ses funérailles rendaient hommage à un homme intègre, généreux, profondément attaché à sa ville et à ses habitants.
Un citoyen exemplaire, un homme de conviction, un bâtisseur de paix après avoir été un homme de guerre.
Et comme pour résumer toute sa vie, un dernier geste marquera sa générosité :
après la guerre, il mit en vente sa propre maison, pour venir en aide aux plus démunis.
Ce n’était pas un acte isolé, mais l’aboutissement naturel d’une vie passée à servir les autres.
Aujourd’hui, devant ce Monument aux Morts, nous saluons la mémoire de Vital Léonard un homme qui a incarné, dans chacune de ses actions, le courage, la loyauté et l’humanité.
Son parcours, son exemple, doivent continuer d’inspirer les générations futures.
Votre nom, votre engagement, votre bonté, resteront à jamais gravés dans la mémoire de Jambes et de Namur.