Hugo d’Oignies
C’est en effet le 29 avril 1980 que le Conseil communal de la Ville de Namur a pris la décision de baptiser la voirie située entre la rue du Paradis et la ruelle Sana, rue Hugo d’Oignies du nom d’un célèbre orfèvre actif au XIIIe siècle.
Au tournant des XIIe et XIIIe siècles, quatre frères originaires de Walcourt fondent à Oignies, sur les bords de la Sambre, une communauté religieuse organisée autour d’une petite chapelle en bois. Ils seront chanoines réguliers de saint Augustin. Hugo, le cadet, sera orfèvre.
On ignore où, précisément, il forge sa connaissance et sa maîtrise des techniques de l’orfèvrerie. Il paraît difficile de percer le mystère de Hugo de Walcourt, devenu d’Oignies. Le mystère de sa formation subsiste comme la question : mais où donc était passé Hugo entre les années 1200 et 1227-1228 et à quels labeurs a-t-il bien pu se livrer ?
Le talent d’Hugo d’Oignies, se déploie dans le vaste courant de l’Art mosan, à la frontière entre la tradition romane et le nouveau style gothique, en des ouvrages prestigieux destinés à accueillir l’Évangéliaire du prieuré et les reliques de saints martyrs de la Vraie Croix.
Les reliques arrivent directement d’Italie et de Terre sainte. Elles sont apportées par une haute figure ecclésiastique de l’époque, le Cardinal-évêque Jacques de Vitry, bienfaiteur de la modeste communauté religieuse d’Oignies.
Le hasard de l’histoire a voulu qu’elles soient pour la plupart conservées, certaines portant même la signature de l’orfèvre, et qu’elles constituent, aujourd’hui encore, un ensemble authentique.
Le trésor provenant de l’ancien prieuré Saint-Nicolas fondé à la fin du XIIe siècle à Oignies, près de Charleroi, compte parmi les plus intéressants que l’on conserve pour l’époque. S’il a été dispersé, la part la plus importante est conservée chez les Sœurs de Notre-Dame à Namur qui, depuis 1818, veillent à sa conservation. De par sa qualité, la diversité des pièces et leur raffinement, cet ensemble présente un intérêt considérable dépassant de loin le milieu namurois comme l’atteste sa renommée internationale.
La particularité de ce trésor, constitué principalement de pièces d’orfèvrerie, réside dans le fait que la plupart des œuvres ont été réalisées dans le prieuré d’Oignies et, en particulier, par le frère Hugo, originaire de Walcourt, dans les années 1230. Hugo, orfèvre, scribe et miniaturiste, a signé plusieurs de ces œuvres dans lesquelles il s’est même représenté.
Son art transparaît dans ses ciselures et ses nielles. Il devient fascinant dans ses célèbres filigranes aussi rigoureux que délicats et fantaisistes. La préciosité de son art est accentuée par un décor de pierreries.