Les Échassiers Jambois – Côté Jambes 130

Une prestation acrobatique sur la Place de la Wallonie en 1979.

Les débuts furent assez difficiles. Ainsi à sa fondation, le Groupe ne comptait que huit échassiers. Mais ce démarrage fut prometteur, puisque de nombreux jeunes de 7 à 25 ans vinrent étoffer le groupe avec engouement.

Il fallait trouver un costume à notre groupe! Cette mission fut confiée à un artiste jambois, et ce n’est autre que Gilbert Laloux (le frère de Francis Laloux, qui fut Échevin du Tourisme, de la Culture et des fêtes). Gilbert en dessina le design avec toujours le BLEU et le BLANC comme base, souligné par un gros cordon orange au cou, aux épaules et aux jambes, ainsi qu’une petite poche orange à la ceinture1.

En 1976, lorsque leurs amis de Jugon leur rendent visite à Jambes Montagne, les Jambes de Bois rassemblent déjà une trentaine de membres. Trois ans plus tard (1979), ils sont au moins une soixantaine.

Remise de médaille en 1976 (frappée au couleurs du Syndicat d’Initiative de Jambes) pour un tour de Province (Saint-Gérard-Jambes),
Pour faire honneur aux échassiers, M. Francis Laloux, échevin du Tourisme et de la Culture, s’est fait prêter une paire d’échasses et pose avec le groupe.

Le programme commençait lui aussi à prendre de l’ampleur. Lors des entraînements du mercredi, les Échassiers apprenaient une nouvelle danse à ajouter à leur répertoire : slow, java, raspa, polka, boogie-woogie, quadrille et bien d’autres encore, sur des musiques folkloriques de France, d’Allemagne, et bien sûr de Wallonie, comme la « Maclotte Liégeoise » ou « l’Aredje di Malempré».

Il ne comporte pas de musiciens, mais se produit accompagné d’une voiture radio parfaitement équipée.

Afin d’être connu du grand public, il était indispensable de faire des démonstrations en public. C’est ainsi que leur dynamique Président-Fondateur, Jean-Baptiste DEMARCIN, eut l’idée d’organiser chaque année un Tour de la Province de Namur en échasses, par relais, en trois étapes. En seulement quatre ans, rares étaient les villages ou les villes de notre belle province qui n’aient vu passer le groupe dans leurs rues, par tous les temps : soleil, pluie, neige ou grêle. Rien n’arrêtait les JAMBES de BOIS.

Entretemps, ils recevaient de nombreuses invitations à participer à un Cortège carnavalesque, des rassemblements folkloriques ou à animer des festivités en Wallonie, à Bruxelles, en Flandre, en France, et aux Pays-B      as. En l’espace de quatre années, les échassiers comptaient déjà plus de cinquante prestations en public à leur actif. Ils ont notamment séjourné une semaine à Jugon-les-LACS, une semaine à COGNAC (Charente), et une autre à Corravillers (Vosges). Il ne faut pas oublier cette mémorable course en relais JAMBES-Luxembourg (arrivée à la villa Louvigny RTL) des 7 et 8 mai 1982 : 166 km en 22 heures non-stop, départ à 10 h, arrivée à 8 h le lendemain matin. Tout le monde était bien fatigué par cette épreuve, mais fier de leurs prestations.

Donc, non contents de maîtriser des danses souvent très acrobatiques sur échasses, les Échassiers jambois accomplissent également de longues randonnées, alliant ainsi élégance et endurance.

Alors, quel est donc le but des JAMBES DE BOIS ? Tout d’abord, s’amuser en dansant sur leurs échasses, tout en pratiquant un sport aussi original qu’exigeant. Leur entraînement est digne de celui de tout athlète : rigoureux, intense, mais ô combien gratifiant.

Parcourir près de 150 km à pied est déjà un exploit. Le faire juché sur des échasses relève de l’exceptionnel. C’est pourtant ce que viennent d’accomplir les échassiers de Jambes-Montagne, les célèbres « JAMBES de BOIS » inscrivant ainsi cet exploit à leur palmarès. Dimanche après-midi, ils ont bouclé le tour de la province de Namur, une aventure en trois étapes qui les a menés jusqu’à Ciney, Beauraing et Saint-Gérard.

Les échassiers à Cherves-de-Cognac, du 6 au 11 juillet 1979.

Photo du groupe avant le départ du Tour de la Province en 1981.

C’est la première fois, depuis leur création, que les « JAMBES de BOIS » entreprennent une sortie d’une telle ampleur. Certes, en juillet, ils avaient bien rallié Jambes depuis Andenne puis effectué le trajet Dinant-Jambes. Mais ce n’était là, quelque sorte, qu’un entraînement en vue du grand défi qu’ils viennent d’achever : le tour de la province.

Ils étaient une vingtaine — jeunes et moins jeunes (le plus jeune n’avait que 3 ans !) — à avoir bouclé ce tour de la province de Namur. Fait remarquable : après la dernière étape, longue de près de 60 km entre Saint-Gérard et Jambes, ils ont encore trouvé la force de danser sur leurs échasses.

Au cours de la réception qui a suivi, M. Francis Laloux, échevin du Tourisme et de la Culture, a remis à chacun des participants une médaille frappée aux couleurs du Syndicat d’initiative de Jambes.

« Cette médaille porte la mention 1976. C’est ce qui fait toute sa valeur, car elle ne sera plus jamais frappée », précise M. Laloux avant de la remettre aux échassiers jambois.

Échassiers et non échasseurs. Les « JAMBES de BOIS » tiennent en effet à ne pas être confondus avec leurs presque homologues namurois. Les Jambois ne se battent pas. Leurs principales activités sont — et resteront — la danse et les relais.

Un relais d’exception est d’ores et déjà prévu pour l’année prochaine.

Il s’agira d’un parcours de plus de 700 km, effectué de jour comme de nuit. Une performance qui aurait sans doute sa place dans le Guinness Book of Records, ce livre qui consigne les exploits hors du commun.

Note :

  1. Les Echassiers Jambois « Jambes de Bois », dans Vers l’Avenir, jeudi 23 août 1984, p. 7.

Sources :

Vers l’Avenir – M.B.