« Les trottinettes électriques en libre-service : Un seul opérateur et l’arrivée de zones de stationnement
En quelques années, la trottinette électrique s’est imposée partout, devenant un des maillons de la chaîne de l’intermodalité et donc de la mobilité. À Namur, les trottinettes électriques en libre-service sont arrivées en 2019. Elles apportent une vraie solution en matière de mobilité, mais leur utilisation s’accompagne de nombreux désagréments. Certains utilisateurs de ces engins se mettent en insécurité et mettent en péril les autres usagers de l’espace public en se déplaçant trop vite, en circulant à plusieurs sur le même véhicule, en roulant sur les trottoirs, … Selon Stéphanie Scailquin, échevine de l’Urbanisme, de l’Attractivité urbaine et de l’Emploi en charge de la mobilité, on en voit aussi « qui abandonnent leur trottinette devant un commerce, un garage ou au plein milieu d’un trottoir ».
Dans un passé récent, en l’absence de législation, c’est-à-dire d’un décret wallon portant sur l’utilisation de ces engins à deux roues en libre-service dans l’espace public, la commune avait rédigé « une charte pour un bon usage des trottinettes électriques » afin d’en encourager l’« usage responsable ». Cette charte a ensuite connu des adaptations en réponse au nombre croissant de comportements inciviques. Depuis l’été 2022, le décret wallon a été adopté et ses arrêtés d’exécution ont vu le jour, dotant ainsi les villes comme Namur d’une base juridique leur permettant de réglementer l’usage de ces deux-roues sur leur territoire.
Un opérateur unique
Face aux nombreux désagréments engendrés, non par les trottinettes en libre-service elles-mêmes mais par certains utilisateurs, la ville a décidé de serrer la vis. Parmi les mesures prises figure la réduction du nombre d’opérateurs présents sur le sol communal. Au lieu des quatre exploitants recensés en 2023, Namur n’accueillera désormais plus que les engins de la société Bolt qui a remporté l’appel d’offres.
Selon Stéphanie Scailquin, le contrat avec le leader du marché de la trottinette est conclu pour une durée d’un an renouvelable trois fois, soit quatre ans au total. Et l’échevine de préciser « que l’opérateur unique s’est engagé aussi à livrer un rapport d’activité annuel et qu’à tout moment, la ville peut sanctionner, se rétracter et rompre le marché si le soumissionnaire ne respecte pas ses engagements ».
D’ici la fin de l’année, les trottinettes partagées de Voi, Dott et Pony devront quitter le territoire communal alors que depuis le 1er décembre, Bolt déploie, selon son offre, une flotte de 800 trottinettes et 70 vélos électriques en libre-service. Ce nombre pourrait encore augmenter ultérieurement selon les besoins.
La création de « drop-zones »
Le cahier des charges accompagnant l’appel d’offre comptait aussi différents points en matière de sécurité, ainsi que des mesures pour mieux cadrer l’utilisation de ces deux-roues électriques en libre-service.
Désormais, les utilisateurs doivent obligatoirement laisser leur engin dans des « drop-zones », des zones de parcage spécifiquement désignées. Jambes en compte déjà trois : l’une se situe au pied de l’Enjambée, une autre rue de la Croix-Rouge au pied du pont des Ardennes et une dernière près de la gare. D’autres verront le jour ultérieurement. D’ici peu, ces « drop-zones » seront signalées par un marquage au sol comportant des logos ad hoc, auquel sera adjoint un panneau P (signal E9a du code de la route). Tout utilisateur ne déposant pas l’engin loué dans une zone de stationnement prévue à cet effet se verra sanctionné par l’opérateur via son application.
Le stationnement des trottinettes en libre-service interdit sur les chemins de halage
Toujours dans l’optique de mieux cadrer l’utilisation des trottinettes électriques, la ville a également redéfini le périmètre de roulage de ces engins. À Jambes, il va d’Amée vers la Basse-Enhaive, et du pont de Jambes à la Montagne Sainte-Barbe.
Par ailleurs, face au nombre important de trottinettes retrouvées dans la Meuse et la Sambre au début de leur présence à Namur, la commune a résolu d’interdire leur stationnement sur les chemins de halage des deux cours d’eau. Cette décision est rendue possible grâce au système de géolocalisation contenu dans l’application de l’opérateur. Si un usager gare sa trottinette sur le quai, le compteur continuera de « tourner ».
Des trottinettes bridées
Une autre règle vise la vitesse. Celle-ci est plafonnée en fonction du lieu de circulation. Par exemple, rouler en trottinette électrique dans le piétonnier est autorisé, mais la vitesse est limitée à pas d’homme, une vitesse que les autorités communales ont définie à 5 km/h comme c’est le cas sur l’Enjambée. Ailleurs, c’est 20 km/h. Les allures bridées sont également rendues possibles grâce à l’application de l’opérateur et à son système de géolocalisation.
On rappellera que les engins motorisés tels que les trottinettes électriques privatives, les trottinettes électriques en libre-service, les monowheels et les hoverboards roulant dans l’espace public sont soumis au respect du code de la route adapté en raison de l’engouement dont font l’objet ces nouveaux modes de déplacement. Pour ne citer que quelques règles, on retiendra l’obligation d’avoir 16 ans au moins et l’interdiction de rouler à plusieurs sur un engin. Il leur est également défendu de rouler sur les trottoirs, à l’exception des personnes à mobilité réduite (PMR). Pour les autres règles liées à l’utilisation de la trottinette, rendez-vous sur les sites suivants :
- https://mobilite.wallonie.be/news/trottinettes-electriques–nouvelles-regles-en-vigueur
- www.awsr.be/trottinettes-electriques-de-nouvelles-regles/
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