Page 10 - Côté Jambes 90 - 2015
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Art & Patrimoine







                             Veines de Jambes                      1
                                                                                                       avant d'être rapidement vendue à           de la commune de Jambes » , avant
                                                                                                                                                                          8
                                                                                                       la Concession de Jambes le 2 mai           d'être cédée à la Concession de La
                                                                                                       1829.                                      Plante – portant depuis 1876 la déno-
                                                                  mentions de cette                                                               mination de S.A. des Charbonnages
                                                                  activité, l'une remonte              Avec cette dernière – 463 ha concé-        Unis de Namur –, le 5 mars 1877.
                                                                  à 1645, quand Gérard                 dés à A. de Liedekerke et F. Dehoulle
                                                                  de Ronnet sollicite                  le 9 février 1823  –, commencent les       Enfin, A. Rousselle, alors directeur
                                                                                                                     6
                                                                  l'autorisation de                    grandes entreprises charbonnières          de la S.A. des Charbonnages Unis
                                                                  rechercher et d'extraire             namuroises. Suite au rachat de la          de Namur, achète en 1875 un terrain
                                                                  de la houille sur ses                concession  Bois-Noust  en  1829,          rue du Sart (actuelle rue des Verreries)
                                                                  terres jamboises. On                 elle prend le nom de  Concession           appartenant à l'hospice Saint-Gilles.
                                                                  sait aussi que  les                  Jambes et Bois-Noust . Elle s'étend        L'extraction dans cette  Houillère
                                                                                                                           7
                                                                  Masuirs de la Montagne               encore de 164 ha 61 a le 6 avril 1839      Sainte-Barbe est entamée sans
                                                                  Sainte-Barbe ont                     en recevant l'autorisation d'exploiter     tarder, et durera jusqu'à février 1878,
                                                                  également exploité les               «  toutes les mines de houille qui         provoquant une grande activité dans
                                                                  veines de houille sur                peuvent se trouver dans le territoire      la rue.
                                                                  leur propriété dès 1647.

                                                                  Cependant, c'est au                                                                             Fiona Lebecque,
                                                                  début du XIX siècle                                                            Présidente du Centre d'Archéologie,
                                                                               e
                                                                  que les concessions                                                                  d'Art et d'Histoire de Jambes
                                                                                     4
                                                                  se multiplièrent sous
                                                                  Jambes.
                                                                                                      1. Pour de plus amples informations sur le sujet, voir A. Prouveur et A. Jacques, Richesses et misères des houillères namuroises et
                                                                                                    jamboises de la fin du XVIII  siècle à nos jours, Namur, 1988 ; C. Badot, Jambes autrefois... et aujourd'hui, rééd., coll. Études et documents
                                                                                                                    e
                                                                  La Concession du Bois             du Centre d'Archéologie, d'Art et d'Histoire de Jambes, Jambes, 2012.
                                                                  d'Orjo est obtenue par A.           Voir également les Cartes des concessions houillères publiées en 1906, 1922 et 1943 par l'Administration des Mines – Service géologique
                                                                  de Lemede d'Hermoye               de Belgique. Voir aussi, publiée par la Région wallonne, la Carte des concessions minières octroyées ou maintenues sur le territoire de la
                                                                                                    Région wallonne depuis 1793, Feuille 3 : Bassin houiller de la Basse-Sambre et de Namur, Mines métalliques et mines de fer de Namur,
                                                                  et H. d'Orjo le 20 août           2003. Enfin, les archives de l'Administration des Mines sont aujourd'hui conservées aux Archives de l'État à Namur.
                                                                                                      2. Les mines de Jambes sont décrites ainsi dans le Journal des Mines ou recueil de mémoires sur l'exploitation des mines, vol. 26,
                                                                  1823. Les premières               Paris, 1809, p. 63.
                                                                  traces de houille sont              3. Il existe différents types de houille (ou charbon), une roche sédimentaire combustible issue de la décomposition partielle de la matière
                                                                  trouvées en 1825.                 organique de végétaux. Le Dictionnaire des sciences naturelles de Cuvier (1824) présente les différents types de charbon de terre. La variété
                                                                                                    de houille nommée anthracite s'allume difficilement et ne donne presque pas de flamme ; d'ailleurs le charbon est mêlé de beaucoup de
                                                                  Rapidement,  les  pro-            terres et de pyrite de fer, ce qui fait que ce combustible est presque tout à fait impropre à la fonte de minerais dans les fourneaux. (...) Parmi
                                                                  priétaires se rendent             les houilles reconnues pour être de bonne qualité, on y reconnait encore des différences essentielles : les unes sont très peu bitumineuses,
                                                                  compte que la rentabi-            et on les appelle à cause de cela houilles sèches ou maigres ; elles servent à la cuisson de la pierre à chaux, au chauffage domestique,
                                                                                                    et, faute de mieux, aux fourneaux d'évaporation. Une autre variété, plus bitumineuse, qui brûle avec flamme et donne une grande chaleur,
                                                                  lité n'est pas au rendez-         est employée particulièrement dans les verreries, les fourneaux à réverbères et dans un grand nombre de fabriques. Enfin, une troisième
                                                                  vous, le terrain étant            espèce est celle de la houille la plus pure, qui sert particulièrement aux travaux de la forge, on la nomme houille collante, maréchale. C'est
                                                                                                    la plus recherchée et par conséquent la plus chère. (pp. 249-250).
                                                                  soit schisteux – ce qui             4. Concession : Périmètre fixé par un acte du Gouvernement dans lequel une ou des substances précisées dans l'acte, sont octroyées
                 Limites de la concession de Jambes en 1818
            Carte extraite de A. Prouveur et A. Jacques, op. cit., p. 38.  le  rend  fragile  –,  soit   gracieusement à un concessionnaire contre certaines obligations, dont celle de les exploiter. Les concessions, dès l'octroi, constituent des
                                                                                                    propriétés perpétuelles nouvelles, détachées des propriétés de surface à leur aplomb. Le droit de propriété ne porte que sur les seules
                                                                  argileux, ce qui ralentit         substances désignées dans l'acte et sur les travaux d'exploitation, le reste du sous-sol continuant à appartenir aux propriétaires de la surface,
               À la rencontre des bassins miniers      la progression. La Concession d'Orjo,        en vertu du Code civil. (définition donnée par le Service géologique de Wallonie et tirée du site http://geologie.wallonie.be)
               hennuyers et liégeois se situe Namur.   d'une superficie de près de 93 ha, est         5. Arrêté de Guillaume, dans Recueil des lois et actes généraux du gouvernement en vigueur dans le Royaume des Pays-Bas, t. 7,
               Peu  le  savent,  mais  les  veines  de   abandonnée en 1852.                        Bruxelles, 1824, pp. 320-322.
                                                                                                      6. Voir Ministère des Travaux publics, Mines exploitées avec ou sans concession, Bruxelles, 1837, pp. 26, 66-69 et Arrêté de Guillaume,
               houille affleurent aux abords de la                                                  dans Recueil des lois et actes généraux du gouvernement en vigueur dans le Royaume des Pays-Bas, t. 7, Bruxelles, 1824, pp. 201-204,
               ville. Bien que de faible valeur car il ne   La  Concession du Bois-Noust            où sont déterminées les limites de la concession (voir le plan en illustration) : Au nord, au départ de la chaussée de Luxembourg près de la
                                                                                                    Montagne Sainte-Barbe, au point 1, par une partie de cette chaussée et par la levée de Namur à Huy jusqu'au pont du ruisseau du Trou des
               s'agit que de quatre petites couches    jouxte la Concession d'Orjo. D'une           Larrens, point 2. Au levant, par le chemin du Trou des Larrens jusqu'à la maison du curé d'Erpent, point 4 ; par le chemin vicinal d'Erpent
                                             2
               de charbon maigre , elles ont été       superficie de 44 ha environ, elle est        dit la « Grande Ruelle » jusqu'à la chaussée de Luxembourg près de la maison Hubert Oger, point 5. Au midi, par le tige dit « Falinchamps »,
                                 3
                                                                                                    par les limites abornées des bois de la commune d'Erpent et de Falinchamps, point 6 ; par celles de cette dernière commune entre les
               exploitées durant plusieurs siècles     sollicitée par J. Noust, A. de Pierpont      bois de M. Noust jusqu'au « Chemin du Camp », point 7 ; par ce chemin jusqu'au ruisseau séparatif du bois de M. de Liedekerke et celui
                                                                                     5
               à Jambes. Parmi les anciennes           et C. Noust le 5 novembre 1823 ,             du Masuage, point 8. Au couchant, par le ruisseau du ravin jusqu’au point 9 ; par le bord du bois de Jambes jusqu'aux maisons Hesdin,
                                                                                                    point 10 ; et par le chemin qui se dirige vers la Montagne Sainte-Barbe jusqu'au point de départ. Voir le plan en illustration de cet article.
                                                                                                      7. Arrêté n° 518, dans Bulletin officiel des Lois et arrêtés royaux de la Belgique, 1er semestre 1839, t. 19, Bruxelles, 1839, pp. 568-569.
                                                                                                      8. Arrêté n° 516, dans Bulletin officiel des Lois et arrêtés royaux de la Belgique, 1er semestre 1839, t. 19, Bruxelles, 1839, pp. 558-562.
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