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Art & Patrimoine







 Veines de Jambes  1
          avant d'être rapidement vendue à          de la commune de Jambes » , avant
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          la Concession de Jambes le 2 mai          d'être cédée à la Concession de La
          1829.                                     Plante – portant depuis 1876 la déno-
 mentions de cette                                  mination de S.A. des Charbonnages
 activité, l'une remonte   Avec cette dernière – 463 ha concé-  Unis de Namur –, le 5 mars 1877.
 à 1645, quand Gérard   dés à A. de Liedekerke et F. Dehoulle
 de Ronnet sollicite   le 9 février 1823  –, commencent les   Enfin, A. Rousselle, alors directeur
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 l'autorisation de   grandes entreprises charbonnières   de la S.A. des Charbonnages Unis
 rechercher et d'extraire   namuroises. Suite au rachat de la   de Namur, achète en 1875 un terrain
 de la houille sur ses   concession  Bois-Noust  en  1829,   rue du Sart (actuelle rue des Verreries)
 terres jamboises. On   elle prend le nom de  Concession   appartenant à l'hospice Saint-Gilles.
 sait aussi que  les   Jambes et Bois-Noust . Elle s'étend   L'extraction dans cette  Houillère
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 Masuirs de la Montagne   encore de 164 ha 61 a le 6 avril 1839   Sainte-Barbe est entamée sans
 Sainte-Barbe ont   en recevant l'autorisation d'exploiter   tarder, et durera jusqu'à février 1878,
 également exploité les   «  toutes les mines de houille qui   provoquant une grande activité dans
 veines de houille sur   peuvent se trouver dans le territoire   la rue.
 leur propriété dès 1647.

 Cependant, c'est au                                                Fiona Lebecque,
 début du XIX siècle                                Présidente du Centre d'Archéologie,
 e
 que les concessions                                     d'Art et d'Histoire de Jambes
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 se multiplièrent sous
 Jambes.
        1. Pour de plus amples informations sur le sujet, voir A. Prouveur et A. Jacques, Richesses et misères des houillères namuroises et
       jamboises de la fin du XVIII  siècle à nos jours, Namur, 1988 ; C. Badot, Jambes autrefois... et aujourd'hui, rééd., coll. Études et documents
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 La Concession du Bois   du Centre d'Archéologie, d'Art et d'Histoire de Jambes, Jambes, 2012.
 d'Orjo est obtenue par A.   Voir également les Cartes des concessions houillères publiées en 1906, 1922 et 1943 par l'Administration des Mines – Service géologique
 de Lemede d'Hermoye   de Belgique. Voir aussi, publiée par la Région wallonne, la Carte des concessions minières octroyées ou maintenues sur le territoire de la
       Région wallonne depuis 1793, Feuille 3 : Bassin houiller de la Basse-Sambre et de Namur, Mines métalliques et mines de fer de Namur,
 et H. d'Orjo le 20 août   2003. Enfin, les archives de l'Administration des Mines sont aujourd'hui conservées aux Archives de l'État à Namur.
        2. Les mines de Jambes sont décrites ainsi dans le Journal des Mines ou recueil de mémoires sur l'exploitation des mines, vol. 26,
 1823. Les premières   Paris, 1809, p. 63.
 traces de houille sont   3. Il existe différents types de houille (ou charbon), une roche sédimentaire combustible issue de la décomposition partielle de la matière
 trouvées en 1825.   organique de végétaux. Le Dictionnaire des sciences naturelles de Cuvier (1824) présente les différents types de charbon de terre. La variété
       de houille nommée anthracite s'allume difficilement et ne donne presque pas de flamme ; d'ailleurs le charbon est mêlé de beaucoup de
 Rapidement,  les  pro-  terres et de pyrite de fer, ce qui fait que ce combustible est presque tout à fait impropre à la fonte de minerais dans les fourneaux. (...) Parmi
 priétaires se rendent   les houilles reconnues pour être de bonne qualité, on y reconnait encore des différences essentielles : les unes sont très peu bitumineuses,
 compte que la rentabi-  et on les appelle à cause de cela houilles sèches ou maigres ; elles servent à la cuisson de la pierre à chaux, au chauffage domestique,
       et, faute de mieux, aux fourneaux d'évaporation. Une autre variété, plus bitumineuse, qui brûle avec flamme et donne une grande chaleur,
 lité n'est pas au rendez-  est employée particulièrement dans les verreries, les fourneaux à réverbères et dans un grand nombre de fabriques. Enfin, une troisième
 vous, le terrain étant   espèce est celle de la houille la plus pure, qui sert particulièrement aux travaux de la forge, on la nomme houille collante, maréchale. C'est
       la plus recherchée et par conséquent la plus chère. (pp. 249-250).
 soit schisteux – ce qui   4. Concession : Périmètre fixé par un acte du Gouvernement dans lequel une ou des substances précisées dans l'acte, sont octroyées
 Limites de la concession de Jambes en 1818
 Carte extraite de A. Prouveur et A. Jacques, op. cit., p. 38.  le  rend  fragile  –,  soit   gracieusement à un concessionnaire contre certaines obligations, dont celle de les exploiter. Les concessions, dès l'octroi, constituent des
       propriétés perpétuelles nouvelles, détachées des propriétés de surface à leur aplomb. Le droit de propriété ne porte que sur les seules
 argileux, ce qui ralentit   substances désignées dans l'acte et sur les travaux d'exploitation, le reste du sous-sol continuant à appartenir aux propriétaires de la surface,
 À la rencontre des bassins miniers   la progression. La Concession d'Orjo,   en vertu du Code civil. (définition donnée par le Service géologique de Wallonie et tirée du site http://geologie.wallonie.be)
 hennuyers et liégeois se situe Namur.   d'une superficie de près de 93 ha, est   5. Arrêté de Guillaume, dans Recueil des lois et actes généraux du gouvernement en vigueur dans le Royaume des Pays-Bas, t. 7,
 Peu  le  savent,  mais  les  veines  de   abandonnée en 1852.   Bruxelles, 1824, pp. 320-322.
        6. Voir Ministère des Travaux publics, Mines exploitées avec ou sans concession, Bruxelles, 1837, pp. 26, 66-69 et Arrêté de Guillaume,
 houille affleurent aux abords de la   dans Recueil des lois et actes généraux du gouvernement en vigueur dans le Royaume des Pays-Bas, t. 7, Bruxelles, 1824, pp. 201-204,
 ville. Bien que de faible valeur car il ne   La  Concession du Bois-Noust   où sont déterminées les limites de la concession (voir le plan en illustration) : Au nord, au départ de la chaussée de Luxembourg près de la
       Montagne Sainte-Barbe, au point 1, par une partie de cette chaussée et par la levée de Namur à Huy jusqu'au pont du ruisseau du Trou des
 s'agit que de quatre petites couches    jouxte la Concession d'Orjo. D'une   Larrens, point 2. Au levant, par le chemin du Trou des Larrens jusqu'à la maison du curé d'Erpent, point 4 ; par le chemin vicinal d'Erpent
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 de charbon maigre , elles ont été   superficie de 44 ha environ, elle est   dit la « Grande Ruelle » jusqu'à la chaussée de Luxembourg près de la maison Hubert Oger, point 5. Au midi, par le tige dit « Falinchamps »,
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       par les limites abornées des bois de la commune d'Erpent et de Falinchamps, point 6 ; par celles de cette dernière commune entre les
 exploitées durant plusieurs siècles   sollicitée par J. Noust, A. de Pierpont   bois de M. Noust jusqu'au « Chemin du Camp », point 7 ; par ce chemin jusqu'au ruisseau séparatif du bois de M. de Liedekerke et celui
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 à Jambes. Parmi les anciennes   et C. Noust le 5 novembre 1823 ,   du Masuage, point 8. Au couchant, par le ruisseau du ravin jusqu’au point 9 ; par le bord du bois de Jambes jusqu'aux maisons Hesdin,
       point 10 ; et par le chemin qui se dirige vers la Montagne Sainte-Barbe jusqu'au point de départ. Voir le plan en illustration de cet article.
        7. Arrêté n° 518, dans Bulletin officiel des Lois et arrêtés royaux de la Belgique, 1er semestre 1839, t. 19, Bruxelles, 1839, pp. 568-569.
        8. Arrêté n° 516, dans Bulletin officiel des Lois et arrêtés royaux de la Belgique, 1er semestre 1839, t. 19, Bruxelles, 1839, pp. 558-562.
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