Benjamin Lessennes a posé ses valises à Jambes il y a environ 5 ans. Ici, il se sent chez lui. L’emplacement stratégique de Jambes, qui la rend accessible de partout, lui plaît, mais pas que. Il aime se balader dans Jambes, faire du vélo sur le Ravel. Lors d’un évènement spécial « Dinner in the Sky » à la Citadelle de Namur, il a pu admirer la beauté de Jambes, bordée par la Meuse. Un moment, dit-il, dont il se souviendra longtemps.
Benjamin Lessennes sera au volant de la BMW ART-CAR lors de la prochaine édition des 24 Heures de Spa, en octobre. Un rêve d’enfant qui se concrétise. Une performance pour ce Jambois de 21 ans.
Côté Jambes l’a rencontré.

Benjamin Lessennes au volant de la BMW GT4 sur le circuit de Nogaro en 2020

La BMW GT4 sur le circuit de Nevers Magny-Cours en France en 2020

Benjamin Lessennes et Ricardo van der Ende sur le podium de Nogaro cet été 2020

Benjamin Lessennes sera au volant de la BMW ART-CAR à la prochaine édition des 24 heures de Spa en octobre 2020.

Un rêve d’enfant qui se concrétise.
Une performance pour ce jeune Jambois de 21 ans.
Côté Jambes l’a rencontré

 Benjamin, commençons par le début, d’où vous vient cet amour des voitures ?

J’ai toujours été fasciné par les voitures de course. Mon grand-père et mon père étaient concessionnaires Mercedes. Je suis né et j’ai grandi dans les garages : l’odeur d’huile de vidange, le bruit des moteurs, des tôles qu’on répare… Pour moi c’est une ambiance familière. Mon grand-père était pilote de voiture tourisme. Il a participé aux 24h de Spa. J’ai toujours rêvé de faire comme lui. Un de mes oncles possède un team karting près de Liège. À 8 ans j’ai pu participer aux essais. À 9 ans j’ai commencé les courses de karting. C’est comme ça que cela a débuté. Je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit comme on dit …

 Dites m’en un peu plus sur votre parcours ?

À 9 ans j’ai commencé les courses de karting et participé aux championnats provinciaux et nationaux. Dès 12 ans j’ai débuté les championnats d’Europe et championnat du monde. À 16 ans j’ai arrêté l’école et suis parti, seul, en Italie rejoindre ma team. Là j’étais 100 % dans le sport ! Il faut savoir qu’une saison représente environ 20 courses par an. 20 courses par an c’est à peu près 30 semaines par an avec la préparation, les essais, les qualifications  etc… On vivait ensemble les équipiers, les patrons, les kinés, les mécaniciens, bref tout le team pendant tout ce temps. Génial !

C’est à l’âge de mes 16 ans  je suis passé à la voiture de tourisme sur circuit.

En 2016 première saison avec le TCR Benelux et l’équipe Boutsen Ginion Racing au volant d’une Honda Civic. En 2017 je suis champion TCR Benelux sur Honda Civic. Et en 2018, je suis engagé chez Honda avec le WTCR pour le championnat du monde voiture Tourisme. Sur 26 voitures en lisse, il y a 4 pilotes d’usine par marque. Cette année-là le pilote portugais Tiago Montero était blessé et j’ai été sollicité par Honda pour le remplacer. Une chance inespérée.

J’ai participé aux 6 premières courses avec trois arrivées dans le top 5. En 2019, Tiago Montero revient chez Honda et je me retrouve sans écurie et sans voiture. C’est alors que Mclaren me contacte et me propose de rouler pour eux sur une voiture GT. J’entre dans le monde des plus grandes marques BMW, Ferrari, Lamborghini, Mercedes etc… Je participe au championnat d’Europe GT (GT4) avec Maclaren et termine 3ème du championnat !

En février 2020, je suis contacté par le team  « espace bienvenue » qui possède une BMW M4 GT4 et qui veut la faire courir au championnat de France GT. Il me propose de la piloter. Cela représente 5 courses. La première course a été annulée à cause du covid. La seconde a eu lieu en août. Nous l’avons gagnée à 2 pilotes. Fin octobre je participerai aux 24 h de SPA sur une BMW M6 GT3. Nous serons 4 pilotes. La voiture sera spéciale. Elle sera peinte par un artiste américain Peter Halley et sera revendue dans quelques années comme œuvre d’art.

J’ai resigné avec BMW espace bienvenue pour 2021.

Et l’école dans tout cela ?

J’ai réussi à suivre à l’école primaire malgré mes absences. De la première rénové (12 ans) jusqu’en quatrième rénové (16 ans), j’étais au collège à Gembloux et j’ai bénéficié d’un statut ADEPS d’élite sportive. J’étais en mode karting de 20 à 30 semaines par an ! Les profs étaient collaborant. Je travaillais seul pendant mes absences. Après ce fut plus compliqué. Malgré mes cotes convenables, j’ai dû arrêter car j’étais trop souvent absent. J’ai continué l’école à domicile (KNED). Je n’ai pas de regrets sur ce point. Mon parcours scolaire est limité mais j’ai bourlingué de par le monde et maintenant je suis trilingue (français-italien-anglais).

Quand j’ai commencé à rouler en tourisme au début j’ai eu du temps. J’étais seulement occupé 6 week-ends  par an (du vendredi au dimanche soir). J’ai mis mon temps libre à profit pour suivre des cours de gestion d’entreprises (IFAPME).

 Quels sont les titres et  victoires dont vous êtes le plus fier ?

J’ai été champion d’Europe en karting. Au championnat du monde j’ai raté le titre de près. Un peu avant l’arrivée j’étais en tête et mon moteur a explosé. Ce fut une déception et une frustration terrible. Sur la voiture GT4, avec Mclaren, j’ai fait 3ème au championnat d’Europe (2019). En 2020  sur BMW avec mon copilote on a  gagné jusqu’à présent en championnat de France GT. Il reste 4 courses.

La préparation physique est-elle dure ?

Elle est costaude, oui. Dans la voiture, pendant la course, il fait entre 50 et 60 degrés et pendant toute la course, à chaque coup de frein, vous recevez du 4G de force centrifuge dans le haut du dos et les épaules. Il faut donc beaucoup de musculation et d’entrainement physique.  Pour ce faire, j’ai deux coaches physiques et je travaille mon physique environ 10 heures par semaine. Je fais régulièrement du vélo et surveille mon alimentation.

 L’argent est-il un problème ?

Bien sûr. Au début mes parents finançaient mes participations aux courses de karting et j’avais quelques sponsors. Quand je suis passé à la voiture sur circuit j’ai dû trouver mes budgets pour payer mes courses. En 2018, Honda m’a engagé pour le championnat du monde. Je ne devais plus payer pour courir mais je n’avais pas de salaire. Il faut savoir qu’une saison coûte environ 1.200.000 € au team. Chez Maclaren, sur voiture GT, je ne recevais pas de salaire non plus. Je devais me débrouiller pour me faire sponsoriser et gagner ma vie. Ce n’est qu’en 2020, chez Espace Bienvenue, que je commence à m’y retrouver. Je ne paie plus pour rouler, mes sponsors me paient et je suis chargé de coacher des jeunes. En complément, j’ai travaillé dans une boite d’informatique comme vendeur à Gembloux et actuellement je collabore avec un membre de ma famille dans les stations essence.

 Quels sont vos rêves d’avenir ?

Pour l’instant je ne rêve ni de F1 ni de rallye. J’aime rouler sur circuit. Je rêvais de participer aux 24 heures de Spa, comme mon grand-père et je vais réaliser ce rêve bientôt. Mon souhait serait de devenir pilote officiel chez BMW. Ensuite, j’espère pouvoir, un jour, participer aux  24 heures du Mans et aux 24 heures de Daytona. Ce serait fabuleux !

Un mot pour terminer ?

Je suis un compétiteur dans l’âme, j’aime les sensations fortes, les sports de l’extrême et l’adrénaline. Je suis un fan de voitures de courses et je regrette un peu que ce sport soit devenu moins populaire. Les foules ne s’emballent plus pour ce sport, à part pour la F1 ou les 24 heures de SPA. Sans doute parce que le public juge que ce sport n’est pas très écolo mais les avancées techniques qu’il génère sont importantes aussi dans le domaine environnemental. C’est un sport fabuleux qui combine la concentration, la maîtrise de soi, l’endurance, la réactivité. J’adhère complètement.

Merci Benjamin pour votre enthousiasme et bon succès.