Le domaine militaire était délaissé depuis le transfert du « Polygone du Génie » à Amay en 2018.

L’ensemble du domaine militaire du Sart-Hulet a été divisé en 6 lots

Le Sart-Hulet à vendre
Un peu plus de 37 hectares divisés en six lots

À la fin de l’année 2021, Côté Jambes n°115 évoquait le devenir du site militaire du Sart-Hulet. Le site est en effet désaffecté depuis 2018 suite au transfert du « Polygone du Génie » et de tout le domaine militaire vers la caserne d’Amay.

On y prévoyait initialement la construction d’un « Planet Bike » comprenant un vélodrome couvert et un centre sportif dédié à la pratique du vélo pour tous. Défendu par le ministre du Budget et des Sports, ce grand projet avait pour objectif de relancer la formation des plus jeunes de la Fédération Wallonie-Bruxelles à toutes les disciplines du cyclisme. Malheureusement, il a été abandonné par la Région Wallonne fin octobre 2022.

Il ne restait plus comme option pour la Défense que la mise en vente publique du site, ce qui est advenu peu après.

Une division du site

Ce vaste terrain de 37,82 hectares a été subdivisé en six lots destinés à la vente. Leur prix oscille entre 290.000 € et 3.500.000 €. La plus grande partie du site est classée en zone d’équipements communautaires où l’on peut envisager le développement de projets sportifs ou scolaires.

Quel avenir pour le site du Sart-Hulet ?

Depuis l’abandon du « Planet Bike », les projets se suivent et les idées ne manquent pas. Par exemple, celui d’une piscine olympique. En effet, par l’intermédiaire du Bureau économique de la Province (BEP), la ville de Namur a commandé une étude ayant pour but de trouver le site le plus adéquat pour ce type d’activité en tenant compte d’impératifs comme la mobilité, l’aménagement du territoire, l’affectation du sol, … Selon la conclusion de cette étude, le site du Sart-Hulet répondait à bon nombre de critères tout en étant pas totalement adéquat notamment en matière de transports en commun, peu développés à cet endroit.
Le Collège communal en a pris son parti. Il envisage à présent d’édifier la nouvelle piscine sur l’emplacement du P+R de Bouge. Un tel projet nécessite en effet de disposer d’un terrain de 2 hectares minimum libre de toute occupation. Pour Maxime Prévot, bourgmestre de Namur, « des terrains de cette dimension au cœur de ville, il n’y en a plus guère. Et l’on ne peut pas non plus implanter un tel projet au milieu des champs, à la place de terres agricoles. Manifestement, le P+R de Bouge a été surdimensionné par la Région, et les 750 places disponibles peinent à être utilisées. On pourrait peut-être faire œuvre utile en utilisant le fond du terrain P+R en vampirisant par exemple 1/3 de son espace. Il resterait grosso modo 500 places disponibles pour le P+R, ce qui excède de loin le taux d’occupation actuel. C’est une option que je défends auprès du Ministre Henry. Cette configuration offrirait la faculté de s’y garer facilement et permettrait à toutes les écoles du cœur de ville d’y accéder rapidement grâce à l’offre existante des bus qui rejoignent de toute façon le P+R depuis le centre-ville. Les contacts ont été pris avec le cabinet du ministre dont on attend un positionnement officiel pour pouvoir aller plus loin ».

En novembre 2023, l’association Projet Éole, dont le siège se situe rue de Coppin à Jambes, annonçait son souhait de créer sur le site du Sart-Hulet une nouvelle école secondaire à pédagogie dite active et diversifiée. Il est vrai qu’elle avait obtenu de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) un agrément pour ouvrir une école publique, et qu’elle a reçu récemment de l’institution une réponse positive quant à sa demande de subvention. Ce qui n’était encore qu’un projet en 2023 va se concrétiser puisque, le 26 janvier dernier, l’association a signé le compromis de vente visant l’acquisition du lot 5. Celui-ci couvre une superficie d’un peu plus d’un hectare (11. 994 m2) et comporte deux bâtiments identifiés par la Défense sous les noms de « BM.J » et « BM.I. Sud », ainsi qu’une parcelle de terrain nu. Coût de l’investissement : 3.500.000 € financés à 70% par la subvention de la FWB, le solde de 30% étant couvert par un emprunt souscrit par l’association.

À la rentrée prochaine d’août 2024, l’école devrait ouvrir cinq classes de première secondaire, soit 120 places. Elles seront réparties dans le bâtiment « BM.I. Sud » actuellement occupé par l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP). « Le bâtiment est utilisable immédiatement », confie Cyliane Brachotte, présidente du Projet Éole. « Il suffit d’y rafraîchir les murs et de remettre quelques petites choses en état. On entrera donc dans ce bâtiment-là et, en parallèle, on commencera les travaux dans le second. Théoriquement, l’occupation du lieu par l’AWaP prend fin dès la vente du lot mais, comme précisé dans l’offre de vente, nous allons lui laisser le temps de se retourner. Dans ce cas précis, nous savons qu’elle occupe aussi et principalement un autre hangar sur une autre parcelle du site. Bien sûr, pour faire la transition au mieux, nous allons vérifier auprès de l’AWaP si elle a encore besoin de cet espace. Quoi qu’il en soit, cohabiter avec elle ne poserait pas de problème ».

Chaque année, l’école se verra doter de classes supplémentaires. Ainsi, si tout va bien, à la rentrée scolaire d’août 2025, 4 à 5 autres seront ouvertes au profit des deuxièmes secondaires. En 2026 s’ajouteront les troisièmes années et ainsi de suite. Au total, au terme de six millésimes, l’établissement disposera de 624 places et couvrira les six années que compte le cursus secondaire.

Un écrin de biodiversité

Plus récemment, les associations Ramur, Natagora et un collectif de riverains baptisé « Poudre de Génie » ont lancé une campagne de sensibilisation dans le but d’alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de préserver sur le site un écrin de biodiversité́ d’environ 7 hectares, en suggérant la création d’un centre d’éducation à l’environnement et d’une réserve naturelle.

La ville de Namur et la Région ont fait savoir qu’elles ne disposaient pas du budget souhaité. Quant aux associations Natagora et Ardennes & Gaume, toutes deux gestionnaires de réserves naturelles, elles ne seraient pas éligibles à des subventions lorsqu’il s’agit d’achat à des institutions publiques.

Un avenir à encore à construire

La réaffectation globale de l’ancien domaine militaire n’est pas encore pour demain puisqu’au terme de la mise en vente de fin février, seuls trois lots ont trouvé acquéreurs avec promesses de vente signées : le lot 5 comportant le projet d’école, le lot 2 et le lot 3.

Ce dernier a été convoité par deux acquéreurs différents qui ont été départagés par une mise aux enchères. En fin de compte, le compromis de vente a été signé par la société VALONIS Real Estate III, une des entreprises appartenant à Dany Baijot, anciennement administrateur délégué de la société éponyme. L’homme d’affaires conçoit plusieurs idées de développement mais, comme il l’explique, « l’objectif est d’estimer avec la commune et la région Wallonne lesquelles répondraient le mieux aux attentes générales, tout en veillant à ce que je puisse rentabiliser mon investissement d’une manière ou d’une autre. Il n’est pas dans mes intentions de juste revendre le lieu pour réaliser une plus-value ». Le lot en question est une zone de plus de 16 hectares, pour partie bâtie et pour partie non bâtie, située, tant au plan de secteur qu’au schéma de développement communal, en zone de services publics et d’équipements communautaires. Autrement dit, il n’est pas question d’y voir se construire des maisons unifamiliales ou quelque logement que ce soit. Une série de réglementations communales et régionales le garantit, à moins bien sûr, qu’il y ait un changement d’affectation au plan de secteur et au schéma de développement communal.

Au terme de la clôture des offres pour le lot 2, la Défense en a reçu cinq. Les meilleurs offrants ont été départagés le 15 mars lors d’une séance d’arbitrage au moyen d’enchères à main levée. Une promesse de vente a été signée le même jour avec le futur propriétaire. Quant aux lots 1, 4 et 6, ils n’ont fait l’objet d’aucune offre. La Défense devrait probablement les remettre en vente à moyen terme.

Les 6 lots

Le lot 1 (lieu-dit « Bois Nusse”) est une zone d’espaces verts au plan de secteur et au schéma de développement communal. Il comprend l’ancienne ferme Paulet datant de la moitié du XIXe siècle, reconvertie ultérieurement en musée par la Défense.

Le lot 2 (lieu-dit « Bois Dorjoux ») couvre quelque 11 hectares de bois présentant un intérêt pour la biodiversité ; il assure une continuité avec le Bois du Sart-Hulet et la zone humide de la Poudrière.

Le lot 3 (lieu-dit « Trieux de Dave ») s’étend sur plus de 16 hectares au sud-ouest du site.

Le lot 4 situé à l’extrême sud du site est une zone actuellement non bâtie en grande partie bétonnée, avec accès direct à la rue du Sart-Hulet. Elle est pour partie en zone d’habitat et pour partie en zone de services publics et d’équipements communautaires.

Le lot 5 (également situé au lieu-dit « Trieux de Dave ») s’étend en zone de services publics et d’équipements communautaires et se compose de deux grands bâtiments (BM.I. Sud et BM.J.) reliés par une passerelle.

Le lot 6 (lieu-dit « Bois Dorjoux ») comprend un hangar de plus de 5.000 m2 et deux cours extérieures bétonnées. Il est inscrit au plan de secteur et au schéma de développement communal en zone de services publics et d’équipements communautaires.

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